Annales des Mines (1868, série 6, volume 14) [Image 158]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

S SUR LE MODE DE FORMATION DE RÀNCIÉ.

ncié se compose d'une série de renflements ts successifs qui lui donnent une allure en elet très-irrégulière. Chaque amas ou grain à peu près parallèle aux assises encaissantes,

e de ces grains, soit en direction, soit en ompt fréquemment les strates calcaires reans le même sens de quelques mètres à la s autres, sans contournements des couches des rejets. Ainsi, en descendant du sommet 'entrée de Becquey, on voit les divers amas ien en profondeur qu'à la surface une série ejets au mur en forme de gradins dont l'amplitude totale peut atteindre 4o mètres sur une longueur de 5 o o mètres

La roche du toit, formée le plus souvent de calcaire gris feuilleté de la montagne, est séparée nettement de la masse minérale par une salbande argileuse ; elle est régulière, présente de grandes surfaces planes ; les veines secondaires y sont rares, et quand elles existent, elles sont à peu près parallèles au grand amas et affectent les mêmes allures; le

calcaire rouge et spathique qui paraît une modification métamorphique de la. roche ordinaire grise de la montagne ne paraît guère du côté du toit que vers les affleurements où les amas ont un faible pendage. Le mur est au contraire toujours bosselé, profondément excavé par l'action des eaux qui y ont creusé des grottes plus ou moins vastes, vides ou pleines de minerai; ces grottes,

se voient depuis le sommet de la montagne jusqu'audessous de Becquey ; la salbande est épaisse, mais irrégulière, formée d'un mélange d'argile ocreuse et mauvais

minerai au milieu de laquelle se répartissent irrégulièrement des cailloux arrondis détachés des parois encaissantes.

RESSOURCES MINÉRALES DE VICDESSOS.

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Le mur est pénétré presque- partout d'oxyde de fer dans toute sa masse jusqu'à une distance de plusieurs mètres ; il est traversé par des veines minérales et filets d'argiles qui s'y croisent en tout sens et ont transformé par métamorphisme lent le calcaire gris ordinaire en calcaire rouge et

spathique plus ou moins cristallin ; en outre, de grands rameaux- se détachent de la, masse principale à tous les niveaux pour pénétrer dans la roche du mur à de très, grandes distances en métamorphisant toutes les roches à leur angle de suture. Dans plusieurs grands- amas il n'est pas rare de rencontrer dé grands nerfs caleaires-, qui; faisant corps avec les parois, divisent la masse en plusieurs bancs plus ou moins parallèles:.

L'ensemble des amas paraît réparti en une série de colonnes qui; partant du sommet de la montagne, divergent en profondeur; largement évasées' dans les niveaux élevés, presque contiguës, elles s'éloignent les unes des antres en descendant, séparées par de vastes espaces- stériles. Le gîte,. grand et puissant près de la surface, paraît avoir des racines qui se rétrécissent et s'épuisent rapidement .en profondeur.

Cet ensemble de faits paraîtrait indiquer dans la formation de Rancie deux périodes bien distinctes, l'une correspondante à la création de crevasses irrégulières, affectant une direction générale à peu près E.-0., parallèle à l'axe de soulèvement qui a amené au jour les deux massifs de roches primitives, englobant au nord et au sud l'étage métallifère de Rancie; ces crevasses seraient la conséquence immédiate da soulèvement et le remplissage du minerai correspondrait à une époque postérieure. Les 'salbandes terreuses souvent épaisses vers les, deux

roches encaissantes, le poli si remarquable du toit et du mur, sur plusieurs points, seraient le résultat naturel du frottement mutuel des- deux paroisdes crevasses qui n'ont pu être formées sans éprouver quelques glissements.