Annales des Mines (1868, série 6, volume 14) [Image 134]

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RESSOURCES MINÉRALES DE VICDESSOS.

CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.

Le troisième renflement de l'Escudelle est une grosse boule transformée en vide par une exploitation très-ancienne d'origine inconnue ; il n'est séparé du premier que par quelques mètres de roches rouges ; il ne descend point au niveau de Becquey et reste à -5o mètres au-dessus ; il peut avoir 5o à 55 mètres de long, so à 15 mètres de large et autant de haut ; il paraît communiquer par des éboulis supérieurs et de longs boyaux de dimensions. inconnues avec le vieux vide de la surface dit de l'Escudelle, produit par un ancien écrasement rapporté au milieu du xvnic siècle; Cette excavation du centre de l'Escudelle est enclavée de toute part par le calcaire gris. Des travaux tous récents viennent d'y découvrir une veine secondaire au mur ; une veine latérale au toit y était connue depuis longtemps. Au delà de ce vide, après une traversée de 20 à 25 mè-

tres en roche grise, on a reconnu à une époque déjà ancienne après 1850, la base d'un quatrième massif de l'Escudelle qui, partant de 5o mètres en dessus de Becquey,

monte sur près de 5o à 6o mètres du côté des grands vides de Sainte-Barbe ; au-dessus, sont les éboulis des anciens, très-puissants avec un petit dédoublement au toit, de i mètre à im.5 o d'épaisseur, dans lequel a été percée la communication de l'Escudelle à Sainte-Barbe; cette galerie de jonction n'avait guère rencontré que du minerai pauvre et pyriteux et des roches rouges. En 1865, à l'époque de la reprise de cette région, quelques recherches préparatoires ont dégagé ces roches pauvres et mis à nu un massif assez considérable situé dans les conditions suivantes

. ..

Direction. . . Pendage au sud Longueur moyenne

hauteur moyenne. Puissance moyenne

.

E.

j à 2° S. 75 à 8oP' ho à 5o mètres. 50 à Cto

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Les travaux d'exploitation commencés alors continuent en ce moment avec activité; le toit, généralement formé de calcaire gris, est souvent plat dans le haut, devient presque vertical en descendant et présente même des contre-inclinaisons remarquables ; le mur est rouge, bosselé et irrégulier; le minerai est par places un peu pyriteux et à la base de l'amas passe à la roche encaissante insensiblement par des fers carbonatés blonds quartzeux ; le fer carbonaté se rencontre aussi en blocs isolés dont on voit la superficie se décomposer graduellement et donner à son pourtour le minerai ordinaire hydroxydé cristallin (hématite brune) ; le passage est fait à partir du noyau de fer carbonaté blond par des fers carbonatés en partie décomposés à surface noirâtre et poussière rouge, des oxydes de fer très-peu hydratés et manganésifères et plus loin par des fers hydroxydés com'pactes qui s'hydratent peu à peu pour donner un peu plus loin les hématites cristallines. Cette structure par décomposition rayonnée passant lentement du fer carbonaté à l'hématite cristalline, commence à se produire au bas de l'Escudelle, et devient très-fréquente au pied du massif inférieur de Becquey. Bellagre.

La veine secondaire au mur dite de Bellagre se détache de l'amas de l'Escuclelle un peu plus haut que Becquey, suivant la direction 0. 45 à 44°N., en faisant avec le gîte principal un angle de 22 degrés ; elle s'enfonce dans le mur jusqu'à 5o ou 6o mètres. La puissance moyenne est de 5 à 7 mètres, sa hauteur de 4o à 5o mètres ; les travaux de Bellagre commencés par la surface ont une origine très-ancienne, inconnue; réouverts en 1812 , ils ont été plus tard continués jusqu'en 185o par la galerie Becquey et maintenant sont transformés en vides et éboulis. En suivant au niveau de l'Escudelle le contact du massif et des éboulis, on pourrait avoir l'espoir de trou-