Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 177]

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ÉTAT ACTUE

DE LA MÉTALLURGIE DU PLOMB.

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Le procédé a été décrit, par MM. Dufrénoy et Élie de 10 Fusion au bas foyer.

Le procédé de traitement des minerais de plomb, au bas foyer, est, en quelque sorte, l'enfance de l'art. C'est probablement le mode de travail qui fut partout suivi à l'origine. Il s'est conservé, à cause de sa simplicité, dans le nord de l'Angleterre, et fut sans doute adopté, par le même motif, aux États-Unis. Perfectionné dans le Nouveau-Monde, il ést revenu en Europe, plus ou moins modifié, vers 1849. On l'essaya alors, aux usines de Przibram (Bohême) et du Bleyberg de Carinthie, sous le nom. de procédé américain ou de liquation. En France, il fut appliqué, vers le commencement de ce siècle, à Pesey (Savoie), sous le nom impropre de procédé écossais; mais, en le. faussant dans son principe, on en compromit le succès. Au lieu de conserver le bas foyer

proprement dit, on transforma l'appareil en une sorte de four à manche bâtard, de O'°. 70 de hauteur, dont la marche

se rapprochait trop de celle des fours de réduction ordinaires. Des quatre méthodes de traitement, celle du bas foyer est

la plus simple, celle qui consomme le moins de combustible; mais elle est insalubre, et, sous le rapport du rendement, elle doit céder le pas à la méthode plus complexe de grillage et réaction. Or, pour un métal, dont la -valeur par

tonne approche de 5oo francs, il faut surtout chercher à réduire le déchet. La consommation dû combustible est presque toujours dans ce cas chose accessoire. La méthode du bas foyer est fondée sur l'oxydation partielle que l'on réalise au laboratoire, lorsqu'on expose un morceau de galène, sur un support en charbon, au dard senti-oxydant du chalumeau. Le soufre est brûlé, tandis que le plomb, sous l'influence du combustible, demeure intact. Pour réussir, il faut, autant que possible, se garder 'de chauffer jusqu'à .fusion du sulfure de plomb.

Beaumont, dans le compte rendu de leur voyage en Angle-

terre. On sait que l'on opère, dans de petits foyers, à parois de fonte, sur bain de plomb, en faisant usage de com-

bustibles qui développent peu de chaleur, tels qu'un mélange de tourbe et de houille sèche à longue flamme, ou de bois vert, comme en Amérique. Le minerai est jeté, sous forme de grenailles, au milieu du combustible, par doses de to à 12 kilog., de façon à passer en moyenne par heure ioo à i 5o kilog. De dix minutes en dix minutes, on arrête le Vent, on traîne les matières semi-fondues sur la plaque de fonte, placée à la suite de la poitrine du foyer, enlève par triage les résidus épuisés et rejette les fragments

riches, clans le foyer, sur du combustible frais, avec une nouvelle charge dé minerai. Ces interruptions périodiques empêchent la surélévation de la température, et, par cela même, la fusion de la galène. Par le même motif, le travail est suspendu, dans les usines anglaises, pendant la nuit. En Amérique on marche jour et nuit, mais on rafraîchit les parois du foyer, en remplaçant les plaques de revêtement par des caisses à air,

au travers desquelles circule le vent qui se rend aux tuyères ; c'est, à mon avis, un expédient fâcheux. En se servant d'air chaud, on accroît certainement les vapeurs plombeuses et avec elles l'insalubrité du procédé. Il vaudrait mieux faire usage de caisses à eau, comme dans les. fineries anglaises, où l'on maze la fonte de fer. Le procédé américain afonctionné, au Bleyberg en Carinthie, dans l'usine impériale de Lahientschach, pendant les années 1849 à 1 85 7. La légende et la planche (Pl. XIV, fig. ï et 2) font connaître les détails du foyer. On y voit les caisses

à vent, dont je viens de parler, et la plaque de triage au devant du foyer. On a été conduit à ces essais par l'énorme consommation qu'entraîne la méthode ordinaire de Carinthie à cause de sa lenteur. On a comparé le foyer améri-