Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 95]

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GALERIES D'ÉGOUT.

ASSAINISSEMENT INDUSTRIEL ET MUNICIPAL.

point distingués dans la pratique. En général, les procédés employés ont pour but de réaliser l'assainissement, indépendamment de la nature des causes qui le compromettent. C'est ainsi que la ventilation, qui tend à devenir le moyen universel, n'a pas à faire la part du mode spécial d'infection et est destinée à répondre aux besoins dans tous les cas. Mais s'il est vrai que souvent la distinction scientifique peut n'avoir pas d'utilité pratique, il y a cependant des circonstances où elle en a une très-grande, ét où, faute d'en tenir compte, la vie des hommes s'est trouvée mise en danger (*). (*) Nous avons déjà eu occasion de citer des faits à l'appui de cette assertion. Voici un exemple plus récent, emprunté aux observations de M. Camille Saint-Pierre, professeur agrégé à la Faculté de méde-

cine de Montpellier: « Le ii septembre '865, dit cet observateur, « nous fûmes prévenus qu'on venait d'ouvrir un foudre dans lequel la bougie ne brûlait pas. Or ce foudre contenait de la chaux vive; nous accourûmes pour nous assurer du fait. En présence d'un excès de chaux vive, ce phénomème ne pouvait être attribué à l'acide carbonique. a Avec les précautions convenables, nous avons fait déboucher au centre du foudre une bouteille pleine d'eau. L'eau qui s'écoula fit place au gaz, et nous soumîmes ce mélange à l'analyse. « Le volume initial était égal à 71,5 divisions. Pour connaître la nature des gaz différents qui pouvaient composer ce mélange, nous l'avons traité successivement par des réactifs absorbants. Ainsi, bien que la présence de la chaux dans le foudre nous permît de conclure à l'absence de l'acide carbonique, nous avons cependant essayé d'absorber ce gaz, s'il en restait des traces, par la potasse caustique. Le résultat a été absolument négatif, et l'action de la potasse n'a pas fait diminuer le volume du gaz de la cloche. Au contraire, en introduisant au milieu de ce gaz « un bâton de phosphore, qui a la propriété, on le sait, d'absorber l'oxygène, nous avons vu le volume se réduire à 63 divisions. Il avait donc disparu 8,5 divisions d'oxygène. Quant au résidu, a nous avons pu constater qu'il n'était pas inflammable, qu'il éteignait les bougies, et nous lui avons reconnu tous les caractères a du gaz azote. Si nous calculons en centièmes les résultats de « notre analyse, nous trouvons les nombres suivants Oxygène.

11,8D p. 100

Azote

88,15 p. 100

« Il ressort de cette analyse que les atmosphères asphyxiantes

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La situation générale de l'assainissement, dans cette catégorie de faits, révèle certains progrès accomplis depuis nos derniers rapports. Nous nous bornerons à faire connaître ceux qui nous paraissent avoir une importance réelle. Galeries d égoitt. La question de l'assainissement .des galeries d'égout a beaucoup fixé, dans ces derniers temps, l'attention des municipalités, tant en France qu'à l'étranger; mais c'est en Angleterre, et particulièrement à Londres, que les études ont pris la forme la plus systématique et que les expériences ont été conduites sur la plus grande échelle.

Cette ardeur, de la part de la métropole du

Royaume-Uni, à poursuivre une bonne solution du problème, s'explique par l'infériorité relative où se trouve encore, sous le rapport de la salubrité, sa canalisation souterraine vis-à-vis de certaines grandes cités du continent. Le réseau de Londres, en effet, si admirable par son étenpeuvent exister dans nos cuves vinaires en dehors de la production de l'acide carbonique, et qu'un danger nouveau existe pour nos ouvriers, auxquels il faut recommander de se faire précéder d'une bougie allumée, même en dehors de l'époque des vendanges. « Le gaz du foudre n° 9 devint bientôt respirable par son mé-

lange avec l'air, et cela avant de devenir comburant. L'expé-

rience fut faite. Un homme put entrer dans le foudre et

y

respirer assez librement tandis que la bougie s'y éteignait encore ; nouvelle preuve de la sécurité que donne la combustion de la bougie, puisqu'elle cesse avant que le mélange soit devenu impropre à la respiration.

« L'azote contenu dans notre foudre pouvait provenir de deux sources : ou d'une génération intérieure d'azote, ou d'une absorption d'oxygène dont l'effet devait être l'accumulation de l'azote de l'air. « L'expérience et l'observation prouvent qu'il faut repousser l'hypothèse de la génération de l'azote et considérer les parois du foudre comme étant devenues capables, sous l'influence de l'humidité, d'absorber l'oxygène du gaz intérieur. L'air atmosphérique étant sans cesse aspiré par suite de cette absorption, l'atmosphère intérieure devenait de plus en plus riche en azote. » TOME XIII, 1868.

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