Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 265]

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BULLETIN. 504 daires, a été de 1.7110.000 tonnes, dont moitié environ en charbon gras. Pour cette qualité, la production ne suffit même plus aux besoins, et les maîtres de forges ainsi que les propriétaires de verreries devront s'adresser aux bassins voisins. Heureusement la formation d'une société pour la construction d'un chemin de fer devant desservir les bassins houillers du Hainaut permet d'espérer que l'on pourra se procurer à Charleroy, à des prix convenables, les bons charbons gras du couchant de Mons.

(Extrait d'une lettre adressée à M. le Ministre des affaires étrangères, par M. J. D'ÂNGELIZ, vice-consul à Chcirleroy.

Ressources naturelles de l'Espagne, Par M. DENIS DE LAGARDE,

Ingénieur et ancien élève externe de l'École des mines.

Lorsque l'on parcourt la péninsule Espagnole en cherchant à se rendre compte des richesses naturelles qu'elle possède, l'on est surpris d'y découvrir des ressources considérables et variées; mais on l'est bien plus encore de voir une grande partie de ces immenses richesses rester improductives. La fertilité du sol, les conditions spéciales Richesse agricole.

du climat ont fait de l'Espagne un pays essentiellement agricole propre à toutes les cultures; dans le Midi et sur la presque totalité du littoral, l'olivier, l'oranger, le citronnier et, même sur

quelques points, la canne à sucre viennent en pleine terre et ne nécessitent aucun travail que celui de la récolte; dans le centre, d'immenses terrains sont propres à la culture de la vigne, des céréales, etc.; dans les régions plus élevés, on retrouve tous les produits agricoles des zones tempérées; enfin les parties montagneuses, principalement celles du Nord, possèdent des forêts vierges et de vastes pâturages. Cette richesse naturelle d'un sol sur lequel il suffit au sobre paysan espagnol de jeter une poignée de semences pour avoir des récoltes presque aussi abondantes que celles obtenues dans d'autres pays, à force de travaux et de soins constants, a eu pour fâcheux résultats de rendre, depuis des siècles, l'agriculture stationnaire; et l'on peut dire que, sauf aux environs immédiats des villes, l'agriculture espagnole n'a fait aucun progrès.

BULLETIN.

5o5 On ne s'est que fort peu préoccupé, jusqu'à présent, des grandes améliorations apportées dans d'autres pays à l'agriculture par l'étude approfondie de la composition géologique et chimique des terrains, ainsi que des phénomènes de la vie végétale; la routine n'a pas encore cédé en Espagne le pas à la science. coinme travaux d'aménagement des eaux au point de vue agricole, on ne rencontre guère que les ruines des gigantesques aqueducs romains et des canaux maures. L'agriculture est bien certainement moins prospère et moins avancée aujourd'hui, en Espagne, qu'elle ne devait l'être à l'époque de la domination romaine. Toutefois quelques provinces, principalement celles de Valence, de Murcie, d'Alicante et la Catalogne, ont, depuis ces dernières années, amélioré leurs cultures ; mais les provinces du centre, et du sud-est de l'Espagne sont restées étrangères à tout progrès.

L'on y rencontre d'immenses terrains en friche, redevenus in-

cultes.

Il est impossible de donner une idée même approchée de la production agricole de l'Espagne; le mémoire publié en 1861 par la direction générale de l'agriculture, de l'industrie et du commerce ne fournit aucun renseignement à cet égard, et il n'existe pas, du moins à notre connaissance, d'autres documents officiels sur la matière.

On peut uniquement se rendre compte de l'importance relative de la richesse agricole de l'Espagne par l'étude des éléments constituant le commerce général du pays, importation et exportation.

Richesse minérale. La richesse minérale de l'Espagne n'est pas moins importante que sa richesse agricole ; les montagnes de scories que l'on rencontre à chaque pas, ainsi que les restes des grands travaux d'art exécutés par les Carthaginois, les humains et les Maures, sur les gisements d'argent, de cuivre et surtout de plomb, le développement que l'exploitation des mines a pris depuis quelques années, en dépit des obstacles sans nombre qui l'entravent, le prouvent suffisamment.

Nous n'avons pas ici l'intention d'entrer dans une étude complète et détaillée des éléments de la richesse minérale de l'Espagne; nous voulons seulement constater par quelques chiffres tirés des statistiques officielles, l'importance de cette sonrce de la richesse publique.

La première statistique minérale espagnole qui ait été publiée, est relative à l'année 856; elle est fort incomplète, comme l'est