Annales des Mines (1867, série 6, volume 11) [Image 100]

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PAN DYNAMOMÈTRE

prétend déterminer les expériences pendant lesquelles on et la quantité de à la fois le travail d'un moteur à vapeur fausses : elles houille qu'il consomme sont nécessairement donnent souvent des réflattent toujours le moteur et des choses.

sultats de 5o p. loo supérieurs à la réalité par cette Trop de fois l'opinion publique a été trompée ingénieurs et conmanière vicieuse d'opérer de quelques n'est que rarestructeurs. Mais on comprend aussi qu'il

pourvues de plusieurs ment possible de trouver des usines de telle façon qu'on puisse moteurs liés les uns aux autres pendant une semaine faire marcher tel ou tel d'entre eux le faire, par entière à un même régime, comme j'ai pu la théorie méexemple, dans mes expériences concernant canique de la chaleur. frein J'ajoute maintenant que quand il s'agit d'essayer au puissance, l'expédes machines à vapeur de très-grande de rience est fort souvent, sinon toujours, accompagnée peut donner lieu dangers réels, et la moindre inadvertance exemple un des à des accidents terribles. Je citerai comme certaine de briser l'une cas où l'on court la chance presque puissant, lorsqu'on veut ou l'autre des pièces d'un moteur du frein. Ce cas se présente en relever le travail à l'aide grande dislorsqu'on est obligé d'installer le frein à une long arbre de transmistance de ce moteur, au bout d'un intermédiaires. Par . sion commandé par des engrenages à la poulie suite de l'élasticité des pièces qui amènent près inévitable du frein le travail du moteur, il devient à peu plus ou moins éloignées que cette poulie tourne par saccades et dès ce moles unes des autres ; le frein dès lors broute, commandent l'arbre, au ment les dents des engrenages qui les autres, se lieu d'appuyer régulièrement les unes sur des séparent et se heurtent alternativement en produisant si l'on contichocs tels, -qu'elles se brisent inévitablement nue l'expérience, sans Trouver un dynanomètre qui, sans trop de frais et

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aucun dérangement dans les pièces d'un moteur ou d'une usine, puisse servir à enregistrer exactement le travail pendant des journées entières, tel est le but que je me suis

proposé, et dont chacun, d'après ce qui précède, comprendra l'utilité. Tel est aussi le but que j'ai atteint d'une façon très-simple. Voici le principe sur lequel repose le

pan dynamomètre.

Tous les matériaux dont sont construits nos moteurs et nos machines sont des corps plus ou moins flexibles et élastiques. Toutes les pièces qui servent à transmettre un effort moteur changent de forme temporairement, et d'autant plus que l'effort est plus grand, pour reprendre leur forme, quand le travail cesse. Nos arbres de transmission (fonte, fer forgé, acier, etc.), si gros qu'ils soient, se tordent pendant qu'ils transmettent à une usine le travail du moteur, et reviennent à leur état primitif quand l'effort

cesse.

Supposons que, pendant un temps déterminé, nous sachions, par un procédé exact, mesurer la torsion d'un tel arbre, et puis qu'au repos nous mesurions l'effort qu'il fau-

dra exercer dans le sens de la rotation pour obtenir la même torsion. Il est évident qu'en multipliant cet effort par la vitesse qu'aurait le point d'application pendant le travail, nous aurons précisément la valeur numérique de celui-ci. Pl. VII (fig. ]). Soit AB une partie de l'arbre qui transmet

dans une usine quelconque le travail fourni par le moteur. Sur cet arbre, et aussi loin que possible l'une de l'autre,

supposons calées deux poulies égales, à circonférences cylindriques. A l'état de repos, traçons sur ces poulies deux traits ab, cd, situés sur une même droite parallèle à l'axe de l'arbre. Dès que le travail commencera, l'arbre se tor-

dra, si fort qu'il soit. Le trait ab de la poulie la plus proche du moteur avancera par rapport au trait cd, et si on le pro-

longe par la pensée jusque sur la poulie de l'extrémité B,