Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 308]

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ROGUES engtIF[kRes.

REVUE DE GÉOLOGIE.

Cette composition minéralogique des gangues indique la nature même des sources thermo-minérales qui leur ont donné naissance. M. D o rlh a c pense qu'à l'époque du soulèvement du Morvan, il a existé alternativement des sources siliceuses, fluorées et barytiques. Le quartz des filons qui touche les épontes est presque toujours

Mercure. TURQUIE.

une inclinaison presque verticale; elles contiennent d'ailleurs le mercure à l'état de cinabre. La gangue est principalement composée : 1° de fragments de la roche encaissante, surtout dans les endroits où le gîte acquiert une plus grande puissance; 2' d'argile noirâtre ayant de la dureté; 50 de spath calcaire et de dolomie (braunkalk) qui accompagne ordinairement le cinabre. Le spath calcaire est en cristaux isolés ou bien en masses compactes; tandis que le braunkalk ne se présente que sous ce dernier état. Le cinabre se trouve tantôt en masses cristallisées, tantôt en grappes et en filaments. Il traverse le spath calcaire et parfois le

quelquefois métamorphosé des fossiles et particulièrement ceux du

terrain de lias. De plus, M. Daubrée a constaté que la fluorine s'est déposée en petits cristaux dans des constructions romaines des sources de Plombières, et la présence de la barytine a même

braunkalk dans lesquels il forme accidentellement de larges veines, mais le plus souvent de petites ramifications de e à 5 centimètres

été constatée dans plusieurs sources minérales. Quand on examine la composition, la nature et la diSposition des matières filoniennes, on ne peut s'empêcher de faire un rapprochement avec les dépôts des sources actuelles. Un grand nombre de sources minérales ou thermales déposent de la silice, de la chaux Ouatée et du sulfate de baryte. Seulement l'activité des anciennes sources était vraisemblablement plus grande et par suite

Brioude viennent donc confirmer, relativement à la formation des gîtes métallifères, les idées qui sont adoptées maintenant par la plupart des géologues, et qui attribuent le rôle principal à l'action de l'eau.

M. A. Conrad (I) à visité les mines de mercure

exploitées dans les montagnes d'Inatch. Cette chaîne, située à quelques kilomètres seulement de li.reschero, Sandjak de Serajero, s'étend dans la direction nord-ouest ; elle est formée d'argile schisteuse associée à de puissantes couches de calcaire. Le cinabre s'y présente plutôt par couches que sous forme de filons, et son exploitation pourrait être avantageuse si elle était faite avec intelligence. D'après l'examen des anciens travaux, M. Conrad annonce que les couches métallifères ont une épaisseur de plusieurs mètres et

carié, celluleux, ferrugineux et imprégné d'hydroxyde de fer. Il empâte des débris qui proviennent des roches encaissantes et n'ont subi aucune altération. Des fragments de roches feldspathiques sont parfaitement bien conservés. De plus, le quartz ne paraît pas avoir exercé d'action métamorphique sur les roches au contact desquelles il se trouve. Le quartz a plutôt conservé les débris qu'il a englobé et il ne devrait assurément pas en être ainsi, s'il avait une origine ignée. Comme les geysers d'Islande produisent actuellement d'abondantes concrétions siliceuses et forment même des cristaux de quartz, il est naturel de conclure de ces faits que le quartz des filons s'est produit d'une manière identique. La fluorine et la barytine doivent, de même que lé quartz, avoir une origine aqueuse. On sait, du reste, que ces deux gangues ont

leur pouvoir minéralisateur bien plus considérable; en tout cas leur action s'est continuée pendant de très-longues périodes. Les recherches de M. Dor lh a c sur les filons des environs de

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d'épaisseur. On a extrait de la mine des blocs de cinabre pesant jusqu'à ].2 kilogrammes.

L'analyse chimique qui en a été faite a donné pour résultats

.

85 p. 100 de mercure pour le minerai d'une pureté exceptionnelle et i5 p. 100 pour la moyenne générale, Le cinabre qui tapisse les géodes est presque constamment entouré de braunkalk d'une couleur jaune foncé ou brun noirâtre.

Sur cette gangue il y a des cristaux épars de chaux carbonatée qui sont eux-mêmes recouverts de cinabre. Les minerais métalliques associés au cinabre sont la pyrite de fer qui est très-clair-semée; il y a atiSsi un peu de blende et, à ce qu'il paraît, des traces d'or. (t) Extrait d'un rapport adressé au ministère des travaux publics à Constanti-

nople par M. A. Conrad, ingénieur des mines saxon au service du gouvernement ottoman (31 mai 1116).