Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 261]

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REVUE DE GÉOLOGIE.

TERRAINS.

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M. Tr au t s e hold (i) a poursuivi le cours de ses études

tiennent un rudiste. Or M. Traut schold a étudié ce prétendu

sur le terrain jurassique des environs de Moscou, études dont la Revue a déjà fait mention plusieurs fois (2). Dans le principe, cet auteur avait établi que les couches jurassiques de Moscou, au lieu de représenter exactement l'oxfordien, comme l'avait pensé d'O r bign y, contenaient des fossiles de l'oolithe inférieure, du bathonien, du callovien et de l'oxfordien. Depuis il y a retrouvé des fossiles kim méridiens, et tout en signalant l'impossibilité absolue où l'on est de déterminer avec précision la concordance de ce terrain avec les assises jurassiques de l'Europe occidentale, il pense qu'il doit être considéré plutôt comme représentant la partie supérieure du Jura brun et le Jura blanc des Mle-

rudiste, et il le regarde comme un polypier ; de plus, il pense que les autres déterminations d'espèces sur lesquelles M. Eichwald s'était fondé ne sont pas suffisamment certaines.

RussrE.

mands.

C'est aussi l'opinion de M. 0 p p el, qui le fait aller de l'oxfordien supérieur au Purbeck. Toutefois il faut reconnaître que certains fossiles des environs de Moscou sont calloviens; quelques-uns même, tels que ammonites

amaltheus, rhynchonella furcillata, etc., portent le caractère du lias et de l'oolithe inférieure. On est donc forcé d'admettre qu'à des distances comme celle qui sépare la Russie des pays de l'Occident, les lois ordinaires de la paléontologie subissent des modifications essentielles; car les couches de Moscou sont intimement liées les unes aux autres, et leur faible épaisseur ne permet pas de supposer que toute la série jurassique

y soit représentée. Du reste, le Jura moscovite est presque exclusivement composé d'argiles, ce qui a dû exercer une grande influence sur la nature de la faune; à un seul instant, l'élément calcaire prédomine, et immédiatement la faune devient luxuriante, comme on peut le voir à Moscou et à Ssimbirsk.

En résumé, M. Tr a utsc h old pense qu'on peut admettre, sans s'exposer à de trop grandes erreurs, que le callovien est représenté à Moscou par les couches inférieures à gryphées, l'oxfordien par les couches moyennes et supérieures, le kimméridien par les

couches à Amm. virgatus et à Aucella, et le portlandien par les couches à inocérames de Ssimbirsk. En outre, il combat l'opinion de M. Eich w al d, qui a essayé de

rapporter ces dernières couches au terrain crétacé, sous prétexte qu'elles sont constituées par une sorte de grès vert et qu'elles conZeit. d. d. G., XV11, 448. Revue de Géologie, H, 205; - 111, 351.

Sur la délimitation de l'étage corallien. Quelle est, au juste, la signification géologique du mot corallien? Désigne-t-il un étage bien défini dans la série jurassique, ou bien n'est-ce qu'un faciès particulier qui a pu se reproduire à différentes époques dans cette série?

Telle est la question que le docteur Waagen (t) s'est proposé de résoudre, et pour y arriver il a, en consultant les divers auteurs, dressé le tableau suivant : (I) Essai d'une classification générale du Jura supérieur. Munich, 1865.