Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 152]

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RECHERCHES GÉOLOGIQUES

SUR LE NORD DE MADAGASCAR.

coraux qui se sont développés sur une ligne de bas-fonds, sorte de ride parallèle au rivage et aux montagnes de l'intérieur. L'île de Sainte-Marie elle-même n'est qu'un chaînon du même système; son orientation, déterminée sur les cartes marines, est de N. 24°3o' E. Au nord de Sainte-Marie cet alignement se contourne par

Cette île , longue de 55 kilomètres sur une .largeur maxim,um de 5 kil. 1/2 est comme, je l'ai dit, un chaînon du même système. Les basaltes se sont fait jour comme dans l'Analamazotra par les dislocations même du soulèvement. Leur pâte est poreuse, homogène, d'un gris foncé. Elle ne contient pas de pyroxène. Le péridot y est souvent accusé, mais presque toujours dans une faible proportion ;

des bas-fonds et des récifs qui ont été indiqués par les

ils contiennent fréquemment du fer titane en Mouches

officiers de la marine. Enfin la même direction se retrouve presqu'en prolonge-

noires. La décomposition de ces basaltes donne ces terres rouges

ment avec Sainte-Marie, dans la côte est de la presqu'île d'Autongil depuis la pointe sud jusqu'au cap est. D'après M. Élie de Beaumont, cette direction continuée par un grand cercle sur le globe se trouve en relation dans le continent asiatique avec de grands accidents orographiques, tels que la chaîne de l'Altaï, le cours de la Lena, le

dont j'ai parlé plus haut. Ce sont des tufs argileux, trèscompacts quand la décomposition est complète; leur pâte est d'une grande finesse et on n'y trouve pas les éléments

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lac Bal-ikal, etc. La chaîne qui limite au sud-est le continent africain voisin de Madagascar est parallèle à cette direction de. même que le canal de Mozambique. Cette direction, d'après la théorie de l'illustre géologue,

ne paraît pas avoir de représentant dans les systèmes reconnus en Europe. En effet, de ces 21 systèmes, celui qui rapporté à Madagascar par long. 47° E. et lat. 13 S. s'en rapproche le plus est le système de la côte d'Or avec une direction de N. 20° 47' E., qui diffère de plus de quatre degrés avec la direction du système central de _Madagascar.

Il est très-probable que ce système ne rentre dans aucun de ceux qu'on a étudiés en Europe; la détermination de son âge présenterait, par cette raison, le plus grand intérêt. Dans l'île de Sainte-Marie, au point où je l'ai visitée, je

n'ai -pas trouvé les sédiments qui sont signalés dans le système central.

difficilement décomposables tels que le fer titane qui a dû être éliminé par l'action des eaux, car ces masses de tufs argileux paraissent avoir été remaniées, avant d'occuper leur gisement actuel. Les basaltes. en voie de décomposition sont granuleux, on les emploie à Sainte-Marie comme pouzzolane; mêlés avec la chaux grasse provenant de la calcination des coraux, ils constituent un excellent mortier hydraulique.

On rencontre à Sainte-Marie des filons de quartz, ils coupent obliquement la direction du chaînon avec une orientation de N. 4 à 5° 0. L'un de ces filons peut se suivre derrière .le village d'Amboutifoutch. Le quartz est hyalin, mais légèrement laiteux, sans traces de cristallisation ni de stries ; il a une cassure conchoïdale, semblable à celle du verre ; aucune matière métallique ne l'accompagne; il se

trouve subordonné à une couche de pétrosilex affectant presque la régula-rité d'une couche sédimentaire. On peut s'étonner que les pétrosilex ne soient pas passés à l'état de jaspe, au contact du quartz. Des quartz analogues, mais de la transparence la plus parfaite, se trouvent dans la région de la grande Terre qui est située en face de Sainte-Marie.