Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 79]

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NOTES.

NOTES.

a dans la terre, 2 mètres de terrain suri de large; 3° enfin, les tombeaux en maçonnerie. Dans les deux premières catégories les a corps subissent la putréfaction assez promptement. Tous ceux qui ont visité les cimetières en été ont pu constater a l'odeur putride qui se dégage fréquemment des fosses communes. a Mais là n'est pas le seul danger. Les eaux pluviales, en filtrant à a travers la terre, charrient ces matières putrides et empoisonnent a le sol à de très-grandes distances. Les sources et les puits de« viennent fréquemment fétides. M. Chevreul a savamment établi a ces faits et a fait connaitre les métamorphoses qui en résultent. a Les tombes en maçonnerie, malgré tout le soin apporté à leur a construction, finissent par subir l'infiltration des eaux et don« rient lieu aux mêmes phénomènes, seulement ils se produisent avec beaucoup plus de lenteur que dans les deux premières catéa gories. Cette lenteur de la putréfaction fait que l'air des caveaux est souvent infect pendant très-longtemps. A tous ces inconvéa nients graves, que je viens de rapporter, il faut en ajouter encore a un autre qui ne l'est pas moins. L'expérience a appris qu'après un a temps variable, selon la nature du sol et le rapport de la masse

tion immédiate en a été la conséquence, et leurs cadavres abana donnés à l'air libre se sont promptement desséchés; les moisissures qu'ils présentaient ont été détruites, et les plumes et les e poils qui commençaient à tomber se sont raffermis. D'autres expériences furent faites avec l'eau phéniquée concentrée et clon-

a de terre avec celles des cadavres inhumés, les cimetières de,/ viennent impropres à détruire les corps par la fermentation pua triée. On est alors forcé de les abandonner. a La question des cimetières de Paris préoccupe beaucoup l'autorité. Plusieurs projets ont été examinés. Si je suis bien renseigné, il serait question de les placer à de grandes distances de Paris......

a cher la putréfaction des cadavres. Cette injection antiputride

a Des expériences que nous avons faites au Muséum de Paris, et a d'autres que nous poursuivons avec M. Gratiolet, nous ont fait a concevoir un projet d'inhumation et de crémation, qui remédiea rait à l'insalubrité des cimetières et qui ne blesserait en rien les a sentiments de respect dû aux morts. Nous nous proposons de le a soumettre à M. le préfet de la Seine, lorsque des expériences en cours d'exécution auront la consécration du temps. Voici d'après quels faits seraient basées les nouvelles mesures a que nous proposons pour l'assainissement des cimetières. C'est a sur la propriété désinfectante et antiputride du coaltar et de l'acide phénique. Des centaines d'expériences ont mis hors de doute a ces propriétés. Mais, pour le cas particulier dont je m'occupe, il a est bon de rappeler quelques-unes de ces expériences pour en a faire juger la grande importance. Des animaux entiers en état de putréfaction avancée ont été a injectés par les artères avec la teinture de coaltar. Leur désinfec-

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a nèrent à peu près les mêmes résultats; seulement, avec cette eau, la conservation n'est que temporaire. Aujourd'hui, plus de a quatre ans se sont écoulés et les animaux qui ont été injectés avec la teinture de coaltar, malgré leur exposition à l'air, ne présentent pas de signes d'altération putride, mais les dermestes les a ont envahis. Tant que les cadavres ont contenu des principes volatils du goudron (acide phénique, benzine), les plumes et les poils ont été respectés. Il serait facile, par un moyen bien simple, « de prévenir l'envahissement des téguments par les insectes. a Ces expériences établissent que la putréfaction des cadavres

a peut être détruite, lorsqu'elle existe, et être empêchée de se a reproduire, même à l'air libre, par une seule injection, par les « artères, des substances que je viens de nommer. a Nous proposons donc d'avoir recours à ce moyen pour empêpermet de réunir dans un même terrain une quantité considérable a de corps, puisque le danger de putréfaction n'est plus à craindre. a Économie de terrain, salubrité des cimetières et du sol des coinmunes, conservation des corps à la piété des familles, tels

a seraient les avantages que présenterait cet embaumement gé,i néral. a Dans tous les pays civilisés, la loi protége la vie de l'individu.

a La science permettrait de lui continuer cette protection après la a mort, en empêchant la décomposition de son cadavre. Les paa rents seraient heureux de savoir que les restes des êtres qu'ils ont aimés ne sont pas voués à la pourriture. a Mais on pourra dire qu'en empêchant la décomposition des corps, si nous assainissons les cimetières, nous encombrons leur

a terrain. Cela est vrai, et je vais de suite donner le moyen d'y remédier.

« Nous avons vu qu'après cinq ans d'inhumation, la loi aua torise à reprendre le terrain pour y mettre de nouveaux corps. J'ai aussi dit que ce délai de cinq ans avait pour but de permettre à la fermentation putride de détruire compléternent le cadavre. « Eh bien, je le demande, ne serait-il pas plus noble de dernana der à la crémation, à l'expiration de ces cinq années, ce que l'on