Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 51]

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INFECTION DU SOL.

ÉGOUTS PUELICS.

lement ovoïde, et l'écoulement a lieu sur la pointe de

au inonde (5). » La largeur n'en est pas moindre de 5,6o et la hauteur de Lin',4o (Pl. IV, fig. 2 et 5). L'épaisseur de la maçonnerie varie de 5e à 95 centimètres dans la portion construite en tranchée, et de 4o à 65 centimètres dans la portion en souterrain. Le profil des collecteurs reste ovoïde, mais la partie inférieure est garnie de manière à offrir une ou deux banquettes, en contre-bas desquelles l'eau coule dans une

l'ellipse. Le corps de l'égout est le plus souvent en maçonnerie, de 25 centimètres au moins d'épaisseur, et quelquefois en ciment d'une épaisseur moitié. Telles sont les conditions normales du type inférieur. Quant aux types supérieurs, on ne peut pour ainsi dire pas assigner de limites.

Le maximum atteint, dans les grands travaux de Paris, ne saurait convenir à la généralité des villes ; on se trouve en présence d'une exception gigantesque. Du reste, dans

cette canalisation de Paris, tout est exception, ou pour mieux dire, tout estun modèle que les autres villes ne peuvent songer qu'a imiter de loin. Le service n'y est pas moins remarquable que l'installation. On en jugera par les détails qui vont suivre. Le petit égout, l'égout courant de Paris, de forme ovoïde, a 2"',5o de haut sur "',5o de large (Pl. III, fig. 2 à 4). La maçonnerie a 5o centimètres d'épaisseur. Au-dessus de ce type unique, on rencontre cinq ou six types de collec-

teurs placés sous les artères principales (Note m). Les dimensions intérieures varient depuis 2m,75 (*) sur 2 mètres jusqu'à 5m,7o sur 2m,7o, et l'épaisseur de la maçonnerie depuis 55 jusqu'à 8o centimètres (PL IV, fig. 4 à 7).

A ces collecteurs se rattache la grande galerie du boulevard de Sébastopol, qui décharge en Seine, pendant les

averses, les eaux de la moitié des quartiers de la rive droite. Vient ensuite le collecteur général, ou émissaire, qui conduit en Seine, à Asnières, les liquides de toute la capitale (). « C'est, dit avec un juste orgueil M. le préfet de

la Seine, le plus grand ouvrage de ce genre qui existe (*) Dans le chiffre de la hauteur, est comprise la profondeur de la cunette. (**) Le projet _définitif comprend un deuxième émissaire spécial

L la rive gauche, qui traverse la Seine en siphon et tombera également à .Asnières, è i mètre en contre-bas du précédent. La construction en a été entreprise dans les premiers mois de 1865.

cunette arrondie, dont la largeur varie de 8o centimètres à ,5o. Quant à l'émissaire, il consiste à proprement parler en un vaste chenal de 5m,5o de large et 1-,55 de profondeur, recouvert par une voûte qui le déborde en laissant subsister des deux côtés une banquette de om,9o. Les galeries de toutes grandeurs communiquent avec la rue par des bouches de décharge toujours ouvertes, multipliées suivant les besoins de la surface, et par des trappes de regard ou puits de descente, ménagés de 5o en 5o mètres et pourvus d'une échelle en fer, pour que les égouttiers puissent remonter à toute heure, notamment quand ils sont surpris par la crue subite des eaux. Drains, collecteurs, émissaires, sont revêtus de ciment. Leurs parois lisses et brillantes, leurs profils adoucis, réfléchissent la lumière, propagent le son et laissent glisser les liquides sans retenir d'ordures. Le développement total de ce magnifique réseau, tant pour l'ancien que pour le nouveau Paris, atteindra près de 600 kilomètres ; il est aujourd'hui construit aux deux tiers, et si l'on tient compte de ce que les travaux les plus coûteux sont déjà faits, on peut dire que la canalisation des rues de la capitale touche à son terme ; il est probable que dans six ou huit ans elle sera un fait accompli. Ce qui ne frappe pas moins que cette installation gran(*) Rapport de III. le Préfet de la Seine au conseil municipal, du 16 juillet 1858. « La Cloaca Maxima, grand égout collecteur de « Eome ancienne, ajoute M. le Préfet, qui oubsiste encore aujour« d'hui, a 5'.,.1c) de hauteur et Am, io de large. C'était le plus vaste qui eût jamais été bâti avant celui d'Asnières. » TOME X, 1866.

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