Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 316]

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MINES DE MERCURE EN CALIFORNIE

(145.800 kilog.), soit plus de 1.700.00o kilog. par année ; dans deux ans, elle pourra facilement atteindre 5 millions de kilogrammes. Avec une production pareille toute concurrence est impossible, à moins que les exploitations des mines d'or et d'argent du Mexique prennent un immense développement ; mais en supposant ce dernier aussi grand que celui de la Californie, On peut assurer que cette époque. est encore assez éloignée. Les chiffres donnés plus haut montrent l'importance des mines de mercure de Californie, qui produisent maintenant autant que toutes les exploitations de l'ancien monde réunies. Leur production n'a pour limite que la consommation, et lorsque la main-d'ceuvre diminuera, ce métal pourra supplanter sur les marchés d'Europe celui qu'on extrait des anciennes mines d'Almaden, d'Idria, etc. DO MERCURE EN AMÉRIQUE.

Il peut être intéressant de placer ici quelques renseignements sur les mines de mercure des deux Amériques; ces notes ont été prises dans l'ouvrage du professeur Whitney intitulé Metallie Wealth of ihe United States. Pérou. Les mines du Pérou ont été, jusqu'en 1853 (époque de la publication cle l'ouvrage), la source principale du mercure pour le continent américain. Les gisements de cinabre y sont nombreux; mais les plus importants sont dans là province de Huancavelica. La mine la plus renommée est celle de Santa-Barbara, que les habitants appellent la grande mine. Elle est travaillée depuis 1856; sa production a beaucoup baissé et n'excède pas 5o. 000 kilog. par an. Selon Humboldt, cette mine a produit, de 1570 à 1789, 1.040.452 quintaux de métal. A. raison de 575',95 le quintal, prix auquel le vendait le gouvernement qui avait le monopole de ce commerce, cette quantité représenterait une valeur de 591.164.4.25 francs. La production annuelle

ET EN AMÉRIQUE.

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moyenne était d'environ 6.000 quintaux; elle arriva dans les meilleures années à io.5oo. De 17go à 1845, elle a été environ de 66.000 quintaux. Il y a d'autres mines exploitées au Pérou, niais elles sont moins importantes que celles de Huancavelica. La production totale de ces mines est d'environ 205;000 livres par an, c'est-à-dire moitié de celle de Santa-Barbara. Le mercure s'est trouvé aussi dans plusieurs autres parties de l'Amérique du Sud, mais dans aucun point ces gise ments ne paraissent avoir de l'importance. Humboldt mentionne la présence du cinabre dans la Nouvelle-Grenade. Mexique., - Le Mexique contient plusieurs gisements de

cinabre non exploités. Humboldt et Saint-Clair Duport mentionnent les points suivants comme les plus importants : Gigante , près de Guanajuato ; Dincon de Centeno, près Queretaro ; Durasno, dans la Pierra de Pinos, et autres points dans la province de San-Luis de Potosi ; Melilla, dans

celle de Zacatecas, et El-Doctor, dans celle de Queretaro. Les rares mines travaillées ne donnent qu'une faible quantité de métal, qu'on ne peut pas fixer.

États-Unis. - Dans les États-Unis situés sur la rive gauche du Mississipi, on ne connaît pas de gisements de cinabre. Il paraît qu'on en a découvert dans le NouveauMexique, à 4o milles environ au nord de Santa-Fé , mais les principaux sont ceux de Californie.

En terminant ce travail, je me fais un devoir de remercier M. Butterworth, gérant de la compagnie de New-Alma-

den, et M. Hawley, ingénieur de la mine, des facilités de tous genres qu'ils m'ont données pour la visite des travaux et la réunion des documents qui précèdent. -