Annales des Mines (1866, série 6, volume 9) [Image 264]

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LAINE ET SOIE. OPÉRATIONS INSALUBRES POUR LES OUVRIERS.

doit donc recommander d'autant plus la précaution prise par M. Wilde, au Grand Moulin, près Nancy : chacune des trois machines effilocheuses et des deux batteuses est munie

d'une caisse dans laquelle agit le tuyau. d'un ventilateur commun qui lance tous les débris dans une chambre close à

l'étage supérieur. M. Paillet, à Tomblaine (Meurthe),

se

dispose à prendre la même mesure pour ses douze machines.

Le tissage du coton comporte une opération incommode, celle qui consiste à encoller et à sécher les fils de la chaîne. Dans beaucoup de manufactures, le séchage s'opère à l'aide d'un courant d'air chaud lancé du dehors au dedans à travers les fils. Une température très-élevée règne dans l'atelier, et l'atmosphère y est chargée d'émanations dégagées par la colle. M. Schlumberger, MM. Werhlin, Hofer et C', ainsi que quelques autres ont complétement assaini cette opération en introduisant les nouvelles machines anglaises (sizing-machines) qui opèrent le séchage par, l'enroulement des fils sur des tambours chauffés à la vapeur à deux atmosphères. Ces tambours ainsi que le baquet de trempage sont abrités sous une vaste hotte communiquant à une cheminée. Rien de sain et de propre comme les nouveaux ateliers. Ces machines rencontrent pourtant encore des obstacles à leur propagation. On leur a reproché de faire adhérer les fils, mais comme l'a fait remarquer M. Alcali, cet inconvénient paraît tenir à la manière de faire la colle. En la faisant cuire une heure et demie ou deux heures, au lieu de trente à quarante minutes qui suffisent avec l'ancienne méthode, la colle est assez limpide pour prévenir toute

adhérence des fils. On a dit également, et l'objection paraît plus fondée, que cette machine convient difficilement aux fils très-fins parce que ceux-ci ont besoin d'offrir une certaine résistance pour transmettre le mouvement aux tambours.

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nage ou égrattonnage, consistant à débarrasser la laine de ses impuretés, lequel est assez incommode pour les ouvriers quand il a lieu au moyen de machines dépourvues de ventilateurs, Quelques - grandes maisons, parmi lesquelles celles de M. David Baccot, à Sedan, ont commencé à adopter les échardonneuses ventilées du système

Rouget et Teston, de Verviers, et l'on doit souhaiter de voir ce perfectionnement se généraliser. Notons également, quoique d'importance secondaire pour

la salubrité, la particularité du séchage. il est très-avantageux de sécher les laines à la manière de M. Wulveryck, à Saint-Quentin, c'est-à-dire au moyen d'un courant d'air dirigé de dedans en dehors. Les ouvriers sont ainsi soustraits aux vapeurs toujours un peu malsaines qui se dégagent des séchoirs. Dans les fabriques de draps, les machines à trier, qui battent les laines teintes, produisent

des poussières plus ou moins nuisibles. On peut suivre l'exemple de M. Flavigny, à Elbeuf, qui a renfermé sa machine dans une chambre hermétiquement close pourvue d'une cheminée d'appel avec ventilateur,

Dans les filature de soie, les ateliers de dévidage des cocons sont sujets à de très-mauvaises odeurs quand les. opérations n'y sont pas conduites avec toutes les précautions convenables. Les établissements anciens laissent en général beaucoup à désirer sous ce rapport, et les inconvénients n'y sont combattus qu'en ouvrant à tous les vents les salles de travail : le dévidage s'effectue sous des hangars où le renouvellement de l'air est facilité par les nombreux foyers allumés sous les bassines. Dans les établissements récents, on a,pris des dispositions meilleures; plusieurs fabriques sont même remarquables. Voici, par

exemple, comment les opérations sont conduites chez M. Charles Buisson, à Saint-Germain-la-Tronche, près Grenoble.

Laine et soie. Le travail de la laine est beaucoup plus inoffensif que les précédents. Citons toutefois l'échardon-

Tous les appareils sont chauffés à la vapeur. Chaque