Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
ESQUISSE GÉOLOGIQUE
qu'elles prouvent qu'en Espagne les fossiles ne font pas complètement défaut dans la partie moyenne des marnes irisées. Ayant jadis mis le fait en évidence pour la Lorraine, ce n'est point sans une certaine satisfaction que nous en avons trouvé la eonfirmation dans une contrée aussi éloignée.
Marnes irisées dans les environs d' Hinarejos, de Villar del Hum° et de Boniches. - Les marnes irisées reparaissent avec une composition identique sur un assez grand nombre de points de la Serrania. On les retrouve, notamment au nord du bassin houiller d'llinarejos, dans une position symétrique à celle qu'elles occupent entre le Gabriel et le défilé du Castillejo. C'est ainsi qu'elles se Montrent, dans la Perla Bubia, superposées aux couches minces de la partie- supérieure du muschelkalk, et recouvertes par les calcaires jurassiques qui couronnent les principales hauteurs des environs d'Ilinarejos. Toutefois, au lieu d'être fortement redressées, comme dans la région
méridionale, elles n'ont plus ici qu'une inclinaison faible vers le nord, eonforme d'ailleurs à celle de toutes les couches qui s'appuient sur le terrain carbonifère dans cette direction.
On les voit aussi sur les flancs du soulèvement qui traverse la Serrania parallèlement au système du Thuringerwald ; mais elles occupent dans cette position moins de place encore que le mnschelkalk et ne paraissent que par lambeaux épars, toujours dé peu d'étendue. En parcourant la contrée, nous en avons rencontré deux : l'un sur le revers méridional de ce soulèvement, au-dessus de Villar del Humo, et l'autre sur le versant 'opposé, le long du chemin de Boniches à Campillo de ParaVientos. Dans ces localités, les assises du kenper sont fortement relevées suivant la ligne E. 5o" S., O. 5o0 N. Le lambeau de Villar est riche en amas gypseux, qui y sont l'objet de quelques exploitations il renferme aussi de nombreuses assises de calcaire
DE LA SERRANIA DE CUENCA (ESPAGNE).
455
magnésien ; mais il est très-circonscrit, étant interrompu du
côté de l'ouest par un grand accident transversal qui fait reparaître le grès vosgien dans cette direction. Pointement de Salbacaiiete. Mine de sel de Salinas.-Pour retrouver les marnes irisées dans la Serrania en dehors des
points qui viennent d'être signalés, il faut se transporter au nord, dans la région qui confine à l'Aragon. Au milieu des terrains plus modernes qui constituent le sol de cette contrée, on rencontre deux pointements keupériens, assez étendus qui. sont placés à peu près à égale distance du soulèvement central, orienté E. 510 S.-O. 51 N. et ne paraissent être autre chose que les jalons d'un relèvement de terrain parrallèle à ce dernier, car les assises y sont fortement
redressées dans cette direction. Le premier s'étend entre Salbacafiete et Salinas de la Fuente del Manzano, dans la partie supérieure du cours du Cabriel ; le second couvre un espace de forme triangulaire entre Perizquierdo, la Pacheca, et Moya, le longdu ruisseau de Mira. Ce qui distingue le pointement d.e Salinas, c'est la présence du sel gemme que nous n'avons point jusqu'ici ren-
contré dans les marnes irisées de la Serrania. Il y existe en bancs assez puissants, intercalés au milieu des marnes gypseuses qui sont elles-mêmes subordonnées au grès médio-keupérien : il se trouve par conséquent exactement placé au niveau géologique de celui de la Lorraine. A Salinas, le sel est exploité par dissolution et le raffinage s'opère dans de grands réservoirs au moyen de l'évaporation spontanée des eaux saturées, mode de fabrication essentiellement économique, auquel se prête très-bien le climat sec et chaud de la Nouvelle-Castille (*). (*) Dans le voisinage immédiat de la Serrania, à Minglanilla, sur la route de Madrid à Valence par Cuenca, il existe un gîte de sel gemme beaucoup plus important que celui de Salinas. Je ne l'ai point visité; mais d'après la position qu'Il occupe dans la vallée du Cabriel,un peu au-dessous du pont cl'Enguidanos, où nous avons vu