Journal des Mines (1804-05, volume 18) [Image 117]

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OBSERVATIONS CHI1VIIQUES

forges entretiennent toujours humides les tas de minerai grillé , à l'aide d'un très-petit filet d'eau i ; on a observé que ces diverses préparations rendent le minerai beaucoup plus fusible, et cependant dans quelques forges on éprouve

encore quelquefois la nécessité d'y mêler (1) une certaine portion de la mine appelée par les fondeurs mine douce , et qui provient de la décomposition du fer spathique occasionnée

par une très-longue action de l'air et de l'humidité. Dans cet état la mine antérieurement

réfractaire est extrêMement fusible, et l'on peut

en obtenir du fer, par la méthode catalane

avec beaucoup de succès. Il est évident que dans ces traitemens même les métaux s'oxydent, et le fer sulfuré qui accompagne ordinairement ce fer spathique , se convertit en sulfate, particulièrement quand on a fait usage du grillage (2) ; ce sulfite semble

devoir être enlevé par les pluies ou par l'eau que l'on fait passer à travers les tas de minerais ; M. Héricaà de Thury , Ingénieur des mines , dans un Rapport au Préfht du Département de l'Isère, dit , en parlant des filons des montagnes de Vannaveys à Visilles cc Le fer carbonaté blanc ou jaunâtre translucide, est le plus » abondant. Lorsqu'il a été extrait , on le laisse pendant » quelque tems à l'air pour aider sa décomposition , et » après le grillage on lui fait de nouveau éprouver l'influence

» atmosphérique pour le rendre plus facile à> la fusion. » Malgré ces précautions , on est souvent encore forcé de le » mélanger avec des mines douces ( ce sont celles décom-

poSées entièrement ), tant cette mine spathique est réfractaire n Je dois dire ici un mot du grillage. On sait que la mine de fer spathique .se trouve en filons mélangés avec du quartz, de spath calcaire , quelquefois de l'argile comme à

mais

Strit LE FER SPATEXIQUE. 225 inais cette séparation n'explique pas l'augmentation de fusibilité, il semble , au contraire, que cette qualité devrait être diminuée, car le.' soufre se trouve nécessairement en portion dans le minerai, et l'on saitmoindreprcl que ce principe rend le fer plus fusible. Pour en connaître la véritable cause, cherchons d'abord celle de la propriété réfractaire de certaines mines spathiques. Il est bien reconnu qiie les mines à grandes lames, auxquelles on. a donné dans le Dauphiné le nom de maillat , sont regardées partout comme les plus difficiles à fondre-. Cette mine, comme il a été dit plus haut, est précisément celle où la magnésie abonde, et l'on sait que cette terre se vitrifie avec difficulté. Bergman, dans sa Dissertation sur cette substance dit expressément qu'elle n'entre en fusion qu'avec la silice , l'argile et la chaux, ou avec le spath fluor (1) ; et M. Lampadius a fait un certain nombre d'expériences du même genre, desEisen-Arts suivant M. Rambourg, et une quantité de pyrites ferrugineuses plus ou moins considérables. Les mines de l'ancien Dauphiné et du Mont-Blanc, sont particulièrement dans ce cas. Le grillage sépare une portion du soufre il chasse l'acide carbonique qui ferait boursouffler les laitiers et augmenterait le poids de la mine, et par conséquent les frais de transport au fourneau ; il détruit enfin la cohésion , et donne aux ouvriers la facilité de le quârtx et les autres substances étrangères 5 mais onséparer conçoit que les pyrites étant confondues alors, par leur couleur avec la mine spathique, les ouvriers ne peuvent les treiller, et elles doivent s'effleurir avec le teins. (1) Darcet a fondu une pierre qui en contient une grande proportion. ( la craie de Briançon) , en la mélangeant avec du gypse.

Volume 18.