Journal des Mines (1804-05, volume 17) [Image 84]

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134 Nombreuses clouteries établies dans les Beauges.

Leur importance

pour ce Pays.

MINES DE rn T PORGS

Une autre fabrication non moins importante,

celle des clous de toutes formes et de toutes grandeur , se soutient toujours avec succès dans les .montagnes des Beauges. On y emploie

annuellement 135oo myriagr. de meilleur fer, qui acquiert par cette manipulation une valeur quelquefois décuple de celle qu'il avait primitivement. Cette fabrication, d'autant plus précieuse, qu'elle, ne consomme que le menu char-

bon des usines voisines dont on ne pourrait tirer aucun autre parti, occupe directement en

hiver plus de 600 ouvriers , qui sans cela resteraient oisifs ; elle répand beaucoup d'argent sur ces montagnes arides , et y entretient dans

une honnàe aisance , une population nombreuse qui, si elle était privée de cette ressource, serait obligée de chercher d'autres moyens

d'existence sous un climat moins rigoureux. Une grande partie des clous fabriques se répand dans les Départemens voisins , et jusque Prix du fer.

chez l'étranger 'par la foire de Beaucaire. Le fer brut se vend sur les lieux de 6fr-,5o à 7rr.,2o le rnyriagramme , prix excessif; aussi n'en

exporte-t-ou'giière , quàique par sa qualité il

soit bien supérieur au fer dès Départemens voisins. :L'arrondissement de Moutiers tire même

du fer dé Cogne, Département de la Doire,

et l'arrondissement- d'Annecy s'approvisionne p.iesqu'eji 'entier dans les forges du Jura et du Doubs. lien est de même pour le Département du Léman-, dépourvu d'usines., et qui anciennement 'n'el:ri:ployait guère- que du fer fabriqué dans le Duché de Savoye dont il faisait partie, vu les droits considéra bics établis sur le fer à son entrée dans cette province, et même à sa sortie.

155 tIT MONT-BLANC. Cependant la fabrication du fer est (ainsi que Il se conle n°. 3 le faisait voir ) annuellement plus consi- sdrijrel'alrs pays derable qu'elle ne l'était en 1789. Il faut donc lequ'autrei que la consommation dans le pays ait augmenté les débouchés au cette époque, puisque dehors sont moindres qu'autrefois. Cela tient depuis

sans douté au perfectionnement de l'agiculture et à l'amélioration sensible qui s'est opérée dans le sort du laboureur depuis quelques d, années; celui-ci y jouissant actuellement d'une Causes cdee surcroît des instrumens plus grande aisance, peut avoir aratoires mieux conditionnés, et les renouveler mjcr°1.11lorsqu'ils sont dégradés. Il fait cercler en fer les roues de ses charrettes, et ses tonneaux, qui autrefois ne l'étaient qu'en bois, etc. lucratifs sont Les fonde' 'Les établissemen.s les plus plus ""t lucra,tfait que fondre la mine. On ri" eux où l'on ne des yes que les ioo de bénéfice .-y retire jusqu'à 24 pour fonds déboursés , le prix de la gueuse ayant martinets" -augmenté de près d'un quart, depuis que les "adieries de, Rives en consomment. Aussi les usines d'Epierre , Argentine , Randens , SteHélène et Saint- Hugon , favorablement situées, vendent-àles presque toute leur gueuse 'en nature. Ce renchérissement de la gueuse, si avantageux pour les fonderies, est très-défavorable aux simples martinets ; dans la plupart le béné- Cause polir lice n'est guère que de 5 à 6 pour On sera laquelle leu peut-être étonné que malgré cela ils continuent martinets soutienâ. rouler ; mais il faut observer que la plupart se nent malgré petites fabriques en la modicité. des propriétaires de ces sont eux-mêmes les premiers ouvriers : outre du bénéfice. l'intérêt modique, à la vérité, qu'ils tirent par ce moyen de leurs capitaux , ils s'occupent .