Journal des Mines (1803-04, volume 15) [Image 242]

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SUR L'ORIGINE DE DIVERSES MASSES

Ferber, , qui avait vu cette masse et le procèsverbal de sa chiite. Mais il n'a point énoncé les faits précisément tels qu'ils sont rapportés dans cette pièce ; car on n'y trouve aucune mention

d'un orage des plus épouvantables ; elle ne

porte pas non plus, que le tonnerre soit tombé dans un terrain Je' rrugineztx , etc. On voit par-là combien il est nécessaire d'apporter la plus grande exactitude dans le récit des phénomènes, sous peine de se laisser entraîner par l'esprit de système dans les explications qu'on cherche à en donner. Outre ces exemples rapportés par M. Stiitz il en existe encore beaucoup d'autres, dont les plus anciens méritent d'être cités, à raison de leur accord singulier avec les observations précédentes , quoique l'ignorance et la crédulité de ces tems ne permettent pas d'y faire beaucoup de fend.

(d) Pline raconte (Hist. nat. Ab. II, cap. 56), qu'il tomba en Lucanie du fer en morceaux, qu'il compare à des éponges. Si le fait est vrai, ce fer aurait eu de la ressemblance avec les masses dont nous allons parler dans les s. suivans , et qui étaient aussi d'une texture spongieuse (1).

( e ) Avicennes ( apud Averrhoes , Ab. II, rnéteor. cap. 2,) dit avoir vu à Cordoue en Es.. pagne, une pierre sulfureuse tombée du ciel.

DE FER NAT/1' , etc. '453 On trouve dans la Chronique Saxonne de Spangenberg , qu'en 998 il tomba, pen-

dant un orage, deux pierres, l'une dans la

ville de Magdebourg , l'autre dans un champ des environs, situé sur le bord de l'Elbe. Jérôme Cardan (1) , qu'il faut à la vérité regarder comme un écrivain des plus crédules , raconte, qu'en 1510 il vit de ses propres yeux tomber du ciel environ 120 pierres, parmi lesquelles il s'en trouvait deux qui pesaient, l'une 120 liv. , et l'autre 6a. Ces pierres avaient la couleur du fer : elles étaient trèsdures, et sentaient le soufre. Il remarque qu'on -

vit, à 3 heures, un grand feu dans le ciel, et que les pierres ne tombèrent qu'à 5 heures avec une espèce de sifflement.

Il s'étonne que des pierres aussi lourdes

aient pu se soutenir 2 heures dans l'air ; supposition que personne, en effet, ne sera probablement tenté de faire. Jules-César Scaliger (2) assure avoir eu,

entre les mains, un morceau de fer tombé du ciel en Savoie.

Wolf (3) parle, d'après Sébastien Brandt (il s'agit, sans doute, de sa Chron. Germ.praesertim Alsatice , ouvrage que je n'ai pu me procurer ) d'une grande pierre triangulaire qui

tomba du ciel en 1493 à Ensisheim dans la Haute-Alsace , et qu'on conserve attachée à

une chaîne dans l'église du. lieu. (1) Voici le texte de Pline : Item ( relatunz in nzonu-

merda est pluisse)

ITO in

ano antequanz

11/1. Crassus à Parthis interenzptus est; effigies quae plue. Lucanis' rat , spongiarum ferè similis fuit.

(1) De Varietate rerunz lib. xiv , cap. 72. De Subtil. exerc. p. 323. Lection. nzeinorceb. t. II, p. 911. '

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