Journal des Mines (1803-04, volume 15) [Image 165]

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3o6 SUR L'ORIGINE DE DIVERSES MASSES

DE PER NATIF, etc.

bien déterminée, et comment il pourrait conserver cette même forme en avançant avec une

telle rapidité, et en répandant en même tems

une lumière si vive. N'est-il pas plus probable qu'il se dissiperait et formerait des météores de l'espèce de l'aurore boréale , ainsi qu'on le marque lors des expériences électriques faites dans un air très-raréfié ? Vassali (p. 124, 125) prétend en outre que les bolides ont lieu lorsque l'électricité libre a pour conducteur des vapeurs très-tenues, mais que si les vapeurs sont plus grossières , on a alors de ces coups de tonnerre qui ont lieu quelquefois par un tems serein, et dont il fait voir -que plusieurs auteurs anciens ont parlé, notamment Homère (1) et Virgile (2). Mais les témoignages des anciens, accoutumés à admettre, sans examen, toutes sortes de fables, né sont d'aucun poids en physique. Il ne faut pas même croire que ces poètes aient prétendu rapporter des faits véritables ; car, parmi les modernes, on ne connaît aucun_ exemple bien avéré de semblables tonnerres par un tems serein. On peut même regarder à priori ce phénomène comme impossible , n'y ayant point.

dans ce cas de matière où il puisse , comme dans les orages, s'accumuler une électricité suffisante. On peut être assuré que lors des tonnerres qu'on a dit être de cette espèce, il y avait toujours au moins un petit' nuage dans le ciel , quelque beau et quelque clair que (i) Odyss. XX. 113, 114. (2) Georg L 487.

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Celui-ci pût êt're d'ailleurs. M. Gronau (1) rapporte:quelques exemples d'incendies calmés par un de ces coups de tonnerre, qui ne sont précédés ni suivis d'aucun autre. Il serait également possible qu'un bolide, paraisssant par un tems serein , pût être pris pour un éclair. ly) L'explication par le fluide électrique cadre mal avec la direction, en ligne droite, que les bolides affectent toujours , et que les éclairs à la vérité suivent aussi mais très-rarement. D'ailleurs le quelquefois mouvement des bolides , toujours dirigé obliquement de

haut en bas, et qui paraît tenir encore plutôt de la parabole que de la ligne droite

s'annonce évidemment comme l'effet de la pesanteur. ( c ) L'inflammation réelle de ces globes de feu

, dans la plupart des cas , et les flammes, la fumée et les étincelles qu'ils lancent, sortj-vent même par des ouvertures , ne sont pas des circonstances favorables à cette doctrine. ( à') Le bruit qu'ils font en crevant ne rait s'expliquer non plus par le passage desaulectricité libre à travers l'atmosphère , car l'éce fluide

, comme on sait , ne produit 'aucun bruit sensible lorsqu'il se meut dans l'état de liberté. Encore moins -:pourrait - on, par-là expliquer d'une manière satisfaisante les plosions répétées. qu'on -a plusieurs fois exreMarquées , et la séparation de 'ces globes plus petits, qui , après leur dispersion, continuent ( 1 ) Schriften der Berliner Gesellsch. naturfiir#14. freund. tom. 9 pag. 44.

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