Journal des Mines (1802-03, volume 14) [Image 264]

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SCIENCES ET ARTS.

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ce météore était très-probablement du sud-est au nordouest, par une déclinaison d'environ 22.. C'est la direction actuelle du méridien magnétique, à l'Aigle. Le Cit. Biot a joint à son ouvrage , d'après les cartes de Cassini , un relevé exact des lieux sur lesquels le météore

a éclaté. ( Extrait du Bull. des Sc.)

V. Sur l'échauffement des projectiles par leurfrottement contre.l'air. On trouvé dans le Journal de Nicholson (cahier 18o3) la note suivante. cc M. Pictet, dans une lettre écrite

de Paris le premier janvier 8o3, à M. Tilloch. (Philoso-

pkical Magazine, vol. XIV , p.-363) , annonce un fait

communiqué à l'Institut national de France le 29 décembre , par M. Mollet, professeur de physique à Lyon, savoir, l'apparence lumineuse produite par ia décharge d'un fusil à vent , dans les ténèbres 5 phénomène qu'il considère comme n'ayant pas encore été obsérvé M. Pictet fait remarquer à cette occasion, que ce phénomène était connu depuis quelque teins, et il pense que c'est M. Fletcher qui en parla pour la première fois, il y a environ un an et demi , dans une des conférences qui avaient alors lieu chez lui toutes les semaines. M. Mollet avait fait part à l'Institut d'un autre phénomène, dont M. Pictet,avait également communiqué la notice à M. Tilloch , danS la lettre citée par M. Nicholson savoir : ccL'inflaniniation d'un combustible, tel qu'un petit morceau de toile roulé, qu'on loge dans lé conduit étroit par lequel se termine PeXtrémité inférieure d'une pompe de condensation ordinaire. Deux ou trois coups de piston suffisent , dit-il , pour l'allumer , selon que le courant d'air qu'on produit est plus ou moins rapide

Ces deux faits , et sur-tout le second , ayant paru à

M. Pictet avoir un rapport très-immédiat cc avec l'état d'incandescence dans lequel on s'accorde à représenter les » pierres tombantes n, il a cru devoir saisir avec empressement l'occasion de tenter quelques essais analogues.

cc Je n'ai point, dit-il, réussi à produire de la lumière .dans l'explosion d'un fusil à vent, quoique j'eusse pris ton-

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tes les précautions nécessaires pour que :là plus petite lueur ne pût m'échapper. J'opérais dans Pobscurité la plus parfaite; après y avoir séjourné assez long-tems pour que ma pupille eût acquis son plus grand degré de dilatation ; enfin, je n'étais pas seul à observer cc Je n'ai pas mieux réussi , ajoute-t-il , à allumer un combustible par le procédé indiqué ; niais , en sortant le chiffon du conduit dans lequel je l'avais exposé à un courant d'air dense et rapide , je le trouvai sensiblement chaud au tact. Je résolus de varier l'expérience , en exposant à ce courant la boule d'un thermomètre n. cc Je fixai à cet effet une pompe de compression dans une position Verticale Sur un support solide et percé; et je plaçai à environ un millimètre de distance de 1brifice inférieur de l'instrument un thermomètre à mercure 'situé horizontalement , de manière-que je pouvais observer sa marche pendant que je faisais agir la pompe cc Je donnai vingt-cinq coups de piston en 15 secondes, et le thermomètre monta. immédiatement de 18 degrés à 33, c'est-à-dire , de / 5. , de la division-en_eoparties. Je n'obtins pas de chaleur plus considérable .en continuant le procédé. . . M. Pictet calcula ensuite , d'après différentes données, la vitesse avec laquelle le courant d'air devait frapper une partie de la boule du thermomètre , et il la trouva être de 327 pieds par seconde. cc Mais , le piston ne joignant que médiocrement , il y a une première déduction à faire par cette cause à la vitesse rigoureusement calculée , laquelle se réduirait , d'après cette considération , certainement à moins de 3oo pieds par seconde cc Ensuite, pendant la moitié de la durée du procédé, c'est-à-dire dans chaque ascension du piston, non-seule-

ment je ne chassais point , dit M. Pictet , d'air comprimé , sur la boule du thermomètre , mais au contraire j'aspirais l'air de la chambre , qui venait lécher la boule et lui enlever une partie de sa chaleur acquise , avant de s'engouffrer dans le corps de pompe , en suivant le piston n.