Journal des Mines (1802-03, volume 14) [Image 184]

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de ce sablon, de charbon 'et 'de. fer. Les deui dernières substances paraissent être combinées intimement avec le carbonate de chaux, et le charbon ne constituait que la 35om' partie de la portion de cette pierre qu'il a soumise à l'essai. Quant à la fétidité,, il la croit produite par .une substance gazeuse qui s'échappe pendant la pulvérisation et la dissolution.. Peut- être existet-elle dans l'acide carbonique ; mais il en marque les propriétés. Au reste, l'analogie de cette odeur, avec celle qu'il a reconnue dans certains marbres noirs, où il a découvert ensuite un bitume incontestablement animal, le porte à penser qu'elle n'a point ici une autre origine. Cette dernière conjecture est assurément bien justifiée par l'épouvantable destruction d'animaux marins qui a accompagné la formation de ces montagnes. Aussi cette fétidité cadavéreuse n'est-elle pas exclusivement annexée aux couches de Marbre qu'on y rencontre. Elle accoin.pagne partout, le carbonate de chaux : on la reconnaît en brisant les grès même dont ce car-

bonate constitue la moindre partie, de même que l'on rencontre le sable jusque dans les marbres où l'on serait le moins tenté d'en soupçon-

ner la présence. Toutes ces masses sont .des

mélanges divers .de, matières semblables. Le sable , la chaux carbonatée fétide , l'argile , les coquilles associées dans toutes les proportions possibles , au gré des aceidens particuliers qui

modifiaient sur chaque point l'influence des

causes générales., tels sont les élémens de toutes

ces couches de toutes ces veines, qui se remplacent avec tant de caprice, et se succèdent avec tant d'irrégularité. Si dans les divers frag-

AU SOMMET DU MONT-PERDU. 335 mens que j'ai recueillis au sommet, je n'ai point observé de débris organiques, la présence de

ces cadavres n'y est pas moins attestée par la fé-

tidité qui résulte de la décomposition de leurs parties molles, qu'elle ne l'est dans les couches voisines par la conservation de leurs squelettes. D'ailleurs , il est fort probable que des recher-

ches exactes en découvriraient des vestiges,

Comme on en découvre çà et là dans les bancs de même nature qui se trouvent au port de Pinède. Cette pierre compacte en renferme ordinairement très-peu, et dans tous les bancs dont ces montagnes se composent , la quantité de débris organiques est assez constamment proportionnelle à la quantité de sable ou d'argile qu'ils contiennent. Mais les couches coquillières ne sont pas loin : elles encadrent de toutes parts les veines de calcaire compacte. Je les ai rencontrées à une bien petite distance de la cime ; elles se représentent sur toutes les faces du pic. On en démêle les prolone,remens dans toutes les montagnes rangées sur la même parallèle minéralop-,ique

et si, entre tous ces

bancs collatéraux et verticalement dressés , la prééminence est demeurée aux couches de calcaire compacte, qui n'en constituent cependant que la moindre partie, c'est que des couches de cet ordre devaient l'emporter en durée sur des grès a ès friables et des marnes délitescentes. haut du Mont-Perdu , l'oeil saisit à la fois tout ce système de montagnes semblables, et reconnaît la même constitution dans tout ce qui S'élève au-dessus des hauteurs ordinaires. C'est une longue suite de sommités à couches redres-

sées, qui se rangent sur une seule et même