Journal des Mines (1802-03, volume 14) [Image 63]

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SUR LA NATURE DE LA GANGUE

L'auteur du Mémoire que nous venons d'analyser , termine les détails intéressans que l'on vient d'entendre , par demander si le corindon existe dans d'autres contrées que celles qui sont reconnues pour être l'habitation favorite , sinon exclusive, de cette espèce. En laissant de côté le prétendu corindon, recueilli en Allemagne,

et qui s'est trouvé être tantôt un feldspath, tantôt le schorlart;gerBetyllde Werner ,pyc-

nite de Haiiv, celui cité dans le Museum Britannicum, comme venant de Tyrée , sur la côte orientale d'Écosse , qui est bien loin d'avoir la dureté. propre 'à cette espèce, celui de Chesnut-Hill , près de Philadelphie , reconnu, par

M. Richard Phylips

quartz mal cristallisé.

Corindon de France.

,

pour un fragment de

M. de Bournon a peine à renoncer à l'opi.nion qu'il a émise autrefois sur la nature d'une substance, trouvée par lui dans les montagnes de la ci-devant province du Forez, aux environs de Montbrison, et qu'il annonça, lors de la. découverte (1), comme une véritable espèce appartenant au corindon, que l'on nommait alors

-spath adamantin. Le Cit. Haiiy l'a décrite, t. 4. p. 362) sous le nom defeldspath apyre.. Sans juger la question , -si on. /doit la considérer comme un feldspath que le mélange de quelque principe additionnel rendrait infusible, et tout-à4a-fois plus dur et plus dense; ou comme

un corindon dont la dureté et la: densité se-

raient diminuées par une semblable cause ; ou

enfin, comme une' espèce à part. t'imaginalion, encore frappée des caractères que lui ont (I) Journal de Physilue , juin 1739.

DIT CORINDON, etc. io5 offerts les échantillons de cette substance, qui

ont fait partie du cabinet qu'il possédait au-

trefois, M. de Bournon , aidé de quelques notes

qu'il a conservées, croit pouvoir lever .les doutes qui ont arrêté le célebre professeur du

Muséum. Ce savant, par une suite de cette

sage réserve, qui lui est ordinaire , a renvoyé la substance dont il s'agit, à l'appendice où sont rangées, par ordre alphabétique, les substances dont la nature ne lui a point paru assez connue pour permettre de leur assigner une place dans la méthode. Nous ne discuterons pas ici les raisons par lesquelles l'auteur cherche à ap. puyer son opinion 3 elles peuvent fournir matière à un mémoire particulier, qui ne serait pas sans intérêt. Une 'des .plus spécieuses porte

sur ce que cette substance, qui occupait un

fi!on de feldspath ordinaire, et qui, d'une manière étrange, était associée par voie de mélange, s'y présentait aussi séparément, où , dégagée de toute matière étrangère , elle offrait ',des caractères qu'on ne retrouve bien prononcés que dans le -corindon. Tel était un petit morceau, cité par M. de Bournon , adhérent, par une de ses extrémités au feldspath qui lui servait de support, et libre à l'autre extrémité, laquelle était d'une transparence parfaite , et avait la belle couleur bleue du saphir, ainsi que la dureté. N'en serait-il donc pas du corindon du Forèz , çomme des émeraudes trouvées au même lieu , par le même naturaliste , dont là

nature ne peut plus être contestée, depuis la découverte des masses d'émeraudes dans le département de la Haute-Vienne, par le Cit. Lelièvre, membre du Conseil des mines.