Journal des Mines (1802-03, volume 13) [Image 250]

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SUBSTANCES TOMBEES DE L'ATMOSPHÈRE.

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Quelques faits nouveaux qui nous ont été communiqués parM. de Bottrnon , et dont ce

N'OTE Sur quelques faits nouveaux , relatz s aux

substances que l'on dit tombées de atmosphère , communiqués par' M. de Bournon membre de la Société Royale de Londres.

Par le Cit. TONNELLIER, garde du Cabinet de minéralogie de l'École des mines.

-DANS l'extrait que nons avons donné (pages

ii et 81 ci-dessus ) de l'intéressant Mémoire de M'S. de Bournon et Howard , sur plusieurs subs-

tances minérales .que l'on dit tombées de l'atmosphère , nous nous sommes bornés àrapporter 11D petit nombre de faits historiques, en fai-

sant choix de ceux qui paraissent les plus authentiques (1).

(i) L'analogie qui lie entr'elles toutes ces substances, recueillies à des époques différentes, dans des lieux très-distans les uns des autres , et qui est si frappante , qu'elle ne permet de les rapporter à aucunes des substances connues jusqu'ici dans le -règne minéral , est une des plus fortes raisons qui militent en faveur de l'opinion qui leur attribue une origine autre que celle des mineraux formés dans le sein de la terre. Plusieurs savans , d'un avis contraire , ont cherché à élever des doutes contre ce raqTrochement. Les uns regardent les substances dont il s'agit , comme des pyrites qui diffèrent des pyrites ordinaires par les altérations que leur a fait éprouver le coup de foudre qui les a mises à découvert;, d'autres n'y -voient rien de plus remarquable quo ce que l'on trouve', dans certaines roches à cassure grenue qui renferment des particules métalliques très-diversifiées,

telle, par exemple, que la dolomie (chaux carbonatée

minifère ), dont un seul petit fragment réunit à-la-fois des grains de pyrites, de l'arsenic sulfuré rouge et jaune., du fer arsenical , du cuivre gris , etc. Ces assertions ne peuvent se concilier avec les caractères extérieurs si bien détaillés dans les descriptions de M. de Bournon ; et sont contredites par les savantes analyses de M. Howard , que le Cit. Vauquelin ( Journal des mines, page 3o8 ci-dessus ) vient de confirmer de la manière la plus complète par l'accord parfait qui existe entre ses résultats et ceux du chimiste Anglais. Rien en effet ne ressemble moins aux substances de nature pyriteuse que les pierres décrites par M. de Bournon. Elles renferment, il est vrai , quelques pyrites ; mais celles-ci sont disséminées dans la masse des pierres , en quantité si variable , qu'elles, y sont comme étrangères ; souvent Même elles sont en si petite quantité, que l'usage de la loupe devient nécessaire pour en reconnaître la présence 3 encore moins aperçoit - on , dans ces pierres , des indices de fusion et de vitrification ; on n'y aperçoit ni cavités, ni pores la substance qui lie entr'elles des parcelles très-intactes dé fer métallique et de pyrites bien conservées, est à l'état terreux. Les petits corps globuleux, qui y sont pareillement renfermés, loin d'avoir éprou. vé la fusion , sont absolument infusibles au chalumeau. Ceux de ces globules , qu'une sorte de lustrevitre-ux en apparence a fait comparer au verre , sont bien éloignés d'avoir la dureté de ce dernier , puisque , sous ce point; de

vue , ils le cèdent au spath calcaire même qui les raie. Quant à la croûte noire extérieure, qui recouvre les substances en

question, elle est composée uniquement de fer oxydé.attirable. Rien ne retrace donc ici l'action de la foudre. C'est en vain que l'on voudrait la faire intervenir pour expliquer, à l'aide des changemens qu'elle aurait opérés, la différence qui existe entre les substances en question et les autres composés minéralogiques, trouvés à la surface clp. globe. Comment la foudre , en frappant une pyrite, aurait - elle .

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