Journal des Mines (1802-03, volume 13) [Image 12]

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  • PHOSPHORESCENCE DE LA TIINIOLITE

je choisis des cristaux de trémolite non pliosphorescens , et n'ayant pour gangue qu'une substance argilo-martiale , et priai M. Chénevix , dont les travaux sont si utiles à la minéralogie, de vouloir bien en faire l'analyse ; je lui donnai, en outre, des cristaux pris parmi ceux phosphorescens que j'avais concassés, et- dont j'avais enlevé ensuite la phosphorescence, les laissant digérer quelque tems dans l'acide nitrique. Ce que j'avais prévu est arrivé, M. Chénevix n'a trouvé que de chaux dans chacune de ses analyses ; mais ce qui m'a frappé en même-tems, c'est que la trémolite tirée de la variété phosphorescente , ayant pour gangue un carbonate de chaux, de l'espèce dite dolomie, phosphorescent aussi ; mais dont la partie calcaire avait

été enlevée par l'acide nitrique, n'a donné à

l'analyse que d'argile, tandis que celle prise dans mie gangue absolument argileuse, a donné .7!A. de .cette même terre. M. Klaproth n'ayant pas trouvé d'argile du tout dans l'analyse qu'il avait faite précédemment de cette substance ; il ainsi est probable qu'elle n'y doit son existence, calcaire, qu'a Une simple inque le carbonate terposition. Ces deux observations me paraissent être d'un très-grand intérêt dans l'étude de la minéralogie ; principalement -quart à celles de ses parties qui a trait à l'analyse, en. ce qu'elle indique les grandes, précautions qui doivent être apportées par le chimiste , pour le mettre à l'abri de confondre , avec les parties vraiment consti-

tuantes d'une substance , celles qui lui sont étrangères , et n'y sont qu'interposées. Il est

E T DE LA DOLOIVIIE.

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infiniment ordinaire de voir les parties d'un minéral, même à l'état de cristallisation enve-

lopper avec elles , en se réunissant , plus ou moins de parties de la substance qui lui sert de gangue : et ce qui peut encore contribuer pour eaucoup à l'erreur à cette égard, est l'espèce de constance avec laquelle, quelle qu'en soit la Cause, sur laquelle on n'a pas encore porté une grande. attention ; la même substance, placée dans des circonstances analogues, admet en doses égales, ou à-peu-près égales, cette substance étrangère interposée. Il ne suffit doric pas au chimiste de choisir, pour ses analyses, parmi les cristaux d'une substance, deux qui lui pa-

-raissent les plus purs, et la perfection dans la forme et dans la transparence, est à cet égard, la présomption la plus forte qu'il puisse avoir, il faut encore qu'il répète cette même analyse sur cette substance prise dans des gangues totalement différentes ; la constance, ou la variation de ses résultats , servira à déterminer le degré de confiance qu'il doit accorder à son opération. Étant une foi à reconnu que la trémolite n'est phosphorescente qu'à raison de ce que- cette propriété est renfermée dans le carbonate de chaux , interposé dans sa substance , les variations , qui ont été observées par quelques autenrs , dans sa phosphorescence, trouvent facilement leur explication. Elle doit, par exemple , être d'autant plus facile à obtenir par le

frottement, que la dureté de cette pierre est moins considérable et que le frottement, en

brisant sa substance , peut parvenir successive-

ment jusqu'à celles du carbonate de chaux A4