Journal des Mines (1801-02, volume 12) [Image 176]

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ESSAI POTAMOGRAPHIQUE du ministre qui l'avait conçu. Ce canal devait prendre la Meuse au-dessus de Stenay, traverser la rivière de Bar, par le Chêne, et se jeter dans l'Aisne au-dessus de Vouziers. Après avoir quitté Sédan, la Meuse a son lit 3o8

Mézières.

dans une belle vallée, dont les deux rives douces

et fertiles sont bien cultivées, et s'étendent

ainsi jusques près de Mézières. Cette ville, située dans la partie la plus étroite d'une pres-

qu'île formée par la Mense, et chef-lieu du département des Ardennes, est petite , mais bien fortifiée. Sa population est de plus de

3,600 habitans. Son principal commerce consiste dans ses tanneries et corroyeries. Elle est encore située dans le calcaire, en bancs peu épais blancs, remplis de coquilles, parmi lesquelles on distingue beaucoup de Nautiles mêlées aux Astroïtes et Madrépores fossiles. La surface du terrain (1) est couverte de fragmens .de quartz blanc et d'ardoises, avec quelques coquilles pétrifiées et des morceaux de pierre calcaire.

On remarque le même terrain un peu an-

dessus de Charleville, placée sur la rive gauche

de la Meuse, dans une grande demi-lune formée par cette rivière. Cette ville peu ancienne (elle est de 1609) n'est. séparée de Mézières que par un pont sur la Meuse et par une chaussée bordée d'arbres : les rues en sont tirées au cordeau ; les maisons sont bien bâties et couvertes d'ardoises. Cette ville compte 7,200 habitans ; son commerce est très- considérable (1) Monnet , voyage déjà cité , et Cavillier , ingénieur des mines.

les

SUR LA METISt -etc. 3à lés manufactures y sont nombreuses ; ce sont particulièrement des manufactures d'armes de bombes et boulets, de clouterie, de verrerie, de draps, de toiles de chanvre et de coton, de bas de laine. Il y a aussi des tanneries, des faïenceries , des amidonneries, des brasseries des fouleries, etc,

Ici la Meuse quitte le terrain tertiaire et sa belle vallée si évasée, pour couler dans une

gorge profonde jusqu'à Givet, entre deux côtes fort liantes de rochers schisteux et d'ardoises ces dernières varient parleur couleur. Elles sont rouges, vertes ou bleues, entre-mêlées de grès '-

quartzeux très-durs. Monnet pense que si on recherchait les bancs inférieurs, on trouverait

de très-bonne ardoise. Les deux côtés de la vallée de la Meuse sont souvent à pic, et pré, sentent un aspect nu , dépouillé de. terre végétale, et un site des plus sauvages. Près de

Revin et Fumay, ils ont plus de cent quarante mètres de hauteur perpen.diculaire. Monnet, Baillet, et tous ceux qui ont suivi la Meuse ou d'autres rivières dont le long cours est alternativement sur des terrains tertiaires et des terrains secondaires , Ont été à portée d'observer un

fait vraiment remarquable , et qui consiste en ce que le lit d.e la Meuse , ou celui de toute autre rivière, tant qu'elle coule dans les ardoises et les schistes, ou en général dans les terrains secondaires, est borilé de Côtes escarpées fort liantes et fort resserrées, tandis que, dans les pays calcaires, les bassins et les vallées de ces mêmes rivières sont au contraire très-évasés , et ne présentent sur l'une et l'autre rive

que des pentes douces ou peu escarpées. rolume 12.

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