Journal des Mines (1801-02, volume 12) [Image 171]

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Nouvelle sortie de la Meuse à Uoneourt.

ESSAI POTAMOGRAPHIQTJE

puisque Son lit est encore creusé, et que les travaux de culture ou le labour n'ont pu le défigurer d'une manière sensible. Après avoir suivi cet ancien lit marécageux en. plusieurs endroits, durant 1,5 myriamètre on arrive à un village appelé Noncourt, à deux kilomètres de Neuf-Château. On est surpris de trouver ici une source qui s'est elle-même formé un vaste bassin ou étang capable de faire tour-. ner plusieurs roues de moulin. Cette abondante quantité d'eau qu'ou voit sortir de terre, l'ancien lit de la Meuse à sec au - dessus de cette

source, sa perte ou disparition sous terre à

Bazoilles , le nom même de Meuse donné par les habitans du pays à cette rivière, tout porte à croire que ce sont les eaux de la Meuse qui se sont ouvert un passage sous terre, et qui reparaissent en cet endroit. La Meuse, à cette nouvelle sortie de terre, n'est pas aussi forte que quand elle se perd à Bazoilles ; mais la quantité d'eau- qu'elle fournit ici, est toujours en raison .chu plus ou du moins d'eau qui se trouve dans la Meuse supérieure : d'ailleurs en hiver, lorsque la Mense, au-dessus de sa perte, est troublée par la terre qu'elle a délayée et qu'elle charie , les eaux de Noncourt sont troublées aussi, et en même teins d'autant plus rapides qu'elles l'étaient à Bazoilles. Il serait difficile aujourd'hui de rendre compte de la manière dont elle sortait de terre autrefois ; car on lui a formé ( en l'an 4, ou

1796) une sortie en maçonnerie. C'est une

digue de 7,84 mètres de long avec deux côtés. ou retours à angle droit sur le premier côté, qui porte huit ouvertures de o,32m. de largeur

SUR LA MEUSE, etc. 299 sur o,64 de hauteur; les deux côtés ne portent que deux orifices chacun. Nous ne pûmes ju-

ger de l'effet de cette nouvelle sortie, parce qu'elle n'étoit pas encore terminée, et nous ne pûmes examiner le terrain , d'après les. coupesqu'on avait faites, parce que déjà les travaux les recouvroient ; mais , autant qu'il fut possible d'en juger, nous crûmes voir des. indices d'une nature de terrain peu différente de celle de Bazoilles. Cette nouvelle sortie, plus

gréable que l'ancienne, et susceptible d'être dirigée d'une manière plus utile, laissera tou-

jours des regrets à l'observateur curieux d'étudier et d'approfondir les mystères de la Nature sur la Nature même.

La Meuse nouvellement sortie de terre semble

n'avoir point de cours réglé, elle couvre une grande surface de terrain sur lequel ses eaux paraissent à peine s'écouler. On la traverse près de Neuf-Château sur un pont très-ancien et très - étroit. Après avoir reçu les eaux du Monzon, qui baignent les murs de Neuf-Château, elle met en jeu les roues de plusieurs moulins, et même d'un ourdou de martinet à Rousseux. Près de la chûte de cet ourdou, est facile de reconnaître la même nature de terrain qu'à Bazoilles. Les eaux diminuent sensiblement au-dessus de la vanne, filtrent à tra-

vers les terres, et vont reparaître à quelque

Perte d'un bras de la Meuse et sa.

sortie. distance, près du grand bras de la Meuse. Neuf-Château est une petite ville à mi-côte sur la rivière du Monzon, qui se jette dans la Meuse à une très-petite distance au-dessous.. de sa nouvelle sortie de terre. La population de cette ville est de 2,830 individus;, elle. est

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