Journal des Mines (1801-02, volume 12) [Image 100]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

OBSERVATIONS GÉNÉRALES Et lorsque nous voyons des volcans près de la

-166

mer , ou environnés de ses eaux. qui ne brû'lent plus , c'est parce que les matières inflammables qui leur ont donné naissance sont épuisées. Alors ils doivent être appelés volcans éteints. Il n'en est pas de même des montagnes volcaniques de l'intérieur' des terres , elles ont brûlé lorsque- nos continens étaient sous les eaux de la mer , et ont cessé de brûler lorsqu'ils furent mis à sec. Ces montagnes volcaniques continentales pourraient brûler encore, s'il arrivait , par supposition , que le sol sur lequel elles reposent devint .de nouveau le fond de la mer ; car il est possible que les matières ne fussent inflammables qui les ont produites, les abandonna. J'ai pas épuisées lorsque la mer désigné cette classe de volcans, volcans anciens: distinction essentielle établie sur les faits. Ce n'est donc pas depuis que les volcans de l'Auvergne ont 'été laissés à sec par la retraite

de la mer, que le cratère ou Puy de Coran

a brûlé , niais lorsque la mer les environnait encore. Le tems où ces volcans étaient en ac-

tivité sera toujours inconnu ; quand ils ont brûlé

,

le sol de l'Auvergne n'était pas habité

par les hommes..

Cet exemple de cratères qui se manifestent Sur les flancs ou la base des .volcans , est si fréquent sur les' volcans actuels, qu'il ne peut être révoqué en doute. L'Etna en a un très-

grand nombre, près de cent peut-être. J'en

ai compté 24 depuis le seul sommet d'un de ces

cratères ou cônes volcaniques, appelé MontRosso. Et chacun de ces cônes, enfans de l'Etna,

SUR. LES VOLCANS.

167

a dégorgé de très-grandes laves. La lave énorme de 1669, est sortie de celui depuis lequel je faisais ces observations. Voilà donc des exemples incontestables, que tous ces petits volcans sont contemporains du grand volcan qui les a produits, et la quantité de matières qu'ils vomissent, prouve qu'ils ti-

rent leur origine de foyers très-profonds , de ceux mêmes, dont les émanations ont élevé le grand volcan. Ainsi, le Puy de Coran n'est pas un volcan. secondaire qui provienne de la crotite volcanique des laves, comme le pense le Cit. Mon-

net , l'éruption qui l'a produit a percé cette

croûte venant du foyer principal, qui a poussé au jour toutes les laves de la 'Montagne. Les laves et scories une fois figées et refroidies , ne rentrent plus en fusion ; elles n'ont plus la propriété de reproduire des feux ; tous les fluides inflammables qu'elles renfermaient en sortant dufoyer sont dissipés ; elles ne sont plus qu'une vitrification morte, qui ne peut plus rien par elle-même. Quelques-unes seulement donnent naissance dans quelques cavités à la zéolithe, et se tapissent par places, pendant un tems , de fleurs de sel ammoniac. L'état defraickeur où sont encore les scories du Puy de Coran, est un des motifs qui parait avoir décidé le CiÉ Monnet à le croire d'une date peu ancienne. Mais les matières volcaniques dures se conservent si long-teins, qu'on ne peut même assigner un terme à leur décom-

position; car on n'a point de donnée d'après

laquelle on puisse la déterminer. D'ailleurs, les M2