Journal des Mines (1798-99, volume 9) [Image 43]

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MINÉRALOGIE qu'elle ne doit être rangée que parmi les éminences' du second ordre. Tel est aussi Je pic graniteux du Mont- Servin, qu'on aperçoit dans le duché d'Aoste, au-dessus de la vallée de Tournanche, et qui n'est qu'une appartenance du même Mont -Rose,. Tel est encore celui de Cogne , qui se fait remarquer entre les montagnes parallèles qui bordent la Doire Mitée , et dont la suite étant interrompue par le courant de cette rivière, près d'Ivrée , recommence aussitôt par d'autres grands mas', qui, se succédant les uns aux autres de l'est à l'ouest , vont se lier de même au Mont - Iseran. De là partent deux autres branches considérables de la chaîne, qui se continuent à de grandes distances : l'une s'avance dans le département du. Mont- Blanc ; l'autre comprenant le Mont-Soane et les élévations des vallées de Champourcher , d'Orco et de Lans descend vers le midi et va se relever, à la droite. te/.

du Mont Cenis , en une pointe à pic appelée Rochemelon,

ayant été mesuré par deux 4. Le Mont-Cenis M. Needhanz et le lord Ro-;; observateurs anglais ( .

chefort ) , a été estimé de 1600 mètres au-dessus

du niveau de la mer. Les montagnes qui lui sont subordonnées , et qui .s'étendent à sa gauche, se suivent à différens ressauts jusqu'à N. D. de Charmey, , au col de la Roue et à Bardo' nèche. De là

fa chaîne continue par le Mont-Genèvre et par les hauteurs de Pragelas , jusqu'au Mont-Viso qui forme un pic très-apparent, d'où sortent le Pô et la Durance : toujours variée par différentes élévations et par différens abaissemens , elle poursuit son cours par les cols de Ristolas , de l'Agnel de Saint-Veran et Longet, et par les cimes de la vallée de. Maïre , pour aller former les montagnes

DU PIÉMONT, de l'Argentière , de Saint- DaImas - Ie- Sauvage et

d'Entraunes , qui donnent leur source à la Sture ,

àla Tinée et au Var. A ces endroits les Alpes se relèvent, et séparent le département des Alpes-Ma-

ritimes des vallées de Sture et de Gés. Parmi ces masses énormes , on remarque particulièrement les hauteurs de Corborant, au-dessus des thermes de Vinay ; celles des bains de Vaudier, celles de N. D.

des Fenêtres , au-dessus d'Entraives ; celles de Gourdolasque , sur la gauche du col de Tende et enfin celles des lacs des Merveilles. Toutes ces cimes surpassent par leur élévation le restant de la chaîne, qui , depuis le col de Tende, se continue par les hauteurs de Pesio , de la Briga , de Frabouse , jusqu'aux Viozènes , où elle prend le nom d'A-

pennin , qui , donnant naissance aux Borrnides de Calissan et des Carcares , à l'Orba , à la Scrivia , ét à la Staffora , s'avance jusqu'aux sources de fa Trebia. 5. Les plus élevées de toutes ces cimes sont les réservoirs des eaux des rivières qui se distribuent en deçà et en delà des montagnes , pour porter la fécondité dans les pays inférieurs ; et les cols qui les lient les unes aux autres , offrent des passages assez commodes d'une province à l'autre. Si on observe ces montagnes , on y reconnaît un désordre générai de positions, d'où résulte l'ordre actuel, nécessaire pour la conservation des régions qui en dépendent. Les vallées présentent un renversement de grosses masses de montagnes , sans direction régulière : tantôt elles se courbent en angles

sans correspondance de rentrans et de saillans , tantôt elles se tournent en un sens opposé. L'on en reconnaît des traces bien marquées dans la direction de la Sesia , qui va, en serpentant, depuis

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