Journal des Mines (1797-98, volume 8) [Image 195]

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CONVERSION'

ADDITION à

ces conjectures , par le même

,T

naturaliste.

j'IGNORE Si les naturalistes, qui', pendant long, temps, se sont plus attachés aux formes des substances qu'il leurs qualités physiques, ont examiné sous ce dernier point de vue les_ géodes qu'ils

désignent communément sous le nom de melons de Syrie; mais n'ayant rien lu jusqu'ici de relatif cet objet, je pense qu'il ne sera pas superflu d'ex-à poser ici ce que j'ai observé moi-même. Ces géodes se trouvent en abondance le long

d'un petit tertre situé entre Novilars et la route du Rhin, à cinq myriamètres à l'est de Besançon. Le sol dans lequel elles se sont formées , est composé de marne blanchâtre, très-coquillière , et de

couches d'un schiste marneux, subdivisé en échantillons arrondis. Elles varient depuis la grosseur d'une noix jusqu'à celle d'une pomme ordinaire les unes sont entièrement isolées , les autres adhèrent à des pierres feuilletées , plus ou moins dures , dans lesquelles elles se trouvent incorporées , et qui offrent , d'une manière sensible, les nuances de la transition du calcaire au silex. Plus ces pierres dures et abondantes en silice, plus l'enveloppe sont des géodes qu'elles renferment, approche du silex pur ; au contraire, lorsque ces pierres sont presque entièrement calcaires et de peu de consistance, les enveloppes ont une apparence terne, terreuse, et contiennent une quantité notable de chaux, quoiqu'elles fassent encore beaucoup de feu avec le briquet. Les géodes isolées et celles qui sont adhérentes, ont une même organisation ,saufquelques nuances

863 DE LA CHAUX EN SILICE. de composition , qui semblent dépendre de celle des pierres qui les renferment; toutes, par exemple, sont tapissées intérieurement de cristaux calcaires très-distincts , mais reposant sur une cristallisation confuse, qui a souvent plusieurs millimètres d'épaisseur, et dans ..laquelle if se trouve d'autant plus de silice que l'on approche davantage de l'enveloppe, ou que celle-ci est elle-même plus siliceuse : j'en ai acquis la preuve ,.en exposant à l'action de l'acide nitrique des fragmens de cristaux détachés de plu-

sieurs géodes, ainsi que des différentes parties de leur épaisseur, et en examinant les résidus insolubles. Ces résidus m'ont paru suivre constamment les lois que je viens d'indiquer : les plus volumineux provenaient toujours du voisinage de l'enveloppe; ils offraient une assez grande carcasse siliceuse , terne , blanchâtre , criblée de trous ou hérissée d'aspérités , tandis que les moins appareils se réduisaient à quelques molécules désunies. Les géodes des environs de Saint-Claude, mentionnées ci-dessus , ne diffèrent donc de celles-ci

qu'en ce qu'elles 'sont enveloppées d'une croûte siliceuse plus pure : les substances composantes sont d'ailleurs les mêmes et semblablement placées

la forme extérieure est aussi la même ; et l'on ne voit , dans les unes ni dans les autres, aucun vestige

de polypiers ni de coquilles. Le tertre où j'ai découvert ce grand nombre de melons de Syrie , renferme cependant beaucoup de coquilles silicifiées , adhérentes à,. des pierres feuilletées : on y observe aussi une autre espèce de géode, qui offre une nouvelle preuve de la transition du calcaire au silex. Lorsqu'on casse une de ces géodes , on remarque constanunent