Journal des Mines (1797-98, volume 7) [Image 23]

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VOTA GE -DU c" LAPEYROUSE

exact, Gillet- Zaimont , membre du conseil

des.

qui , ayant visité en 1786 la houle du Marboré , rencontra dans l'intérieur du cirque un mines

,

bloc de pierre calcaire compacte, contenant une grande quantité de débris de corps marins , dont il détacha des morceaux parmi lesquels il crut teconnaître une coquille pétrifiée. On lui contesta son existence ; il démontra la vérité de son assertion

après avoir fait scier et polir le morceau. Je l'ai vu et examiné attentivement ; on ne peut ,

s'empêcher de reconnaître qu'il renferme une huître avec plusieurs fragmens, de l'espèce de celles qu'on nomme gryphytes. Ce fait unique , l'inspection

vague des roches de l'intérieur , presque toutes inabordables , pouvaient facilement fournir des

moyens de repousser les conséquences que présentait naturellement l'observation de Gillet. 'Difficulté Le point important était donc de s'élever jus«l'approcher du sommet du qu'aux plus hautes sommités du centre , sur celles llont-Perdu. qui dominent le Marboré lui-même , pour en reconnaître la nature. Les difficultés de cette entreprise étaient grandes ; la disposition particulière de ces sommets en était une principale : ceints de toutes parts par des escarpemens perpendiculaires, en forme de muraille, de 3 2 jusqu'à 195 mètres ( oo jusqu'à Coo pieds ) d'élévation ; leurs déclivités recouvertes de neiges éternelles, dont l'état variant à chaque saison, presque à chaque heure

du jour , en rend le passage toujours périlleux souvent impraticable ; des glaciers qui alternent

avec les neiges qui revêtent les parties qui seraient accessibles , mais qui , par leurs profondes cre-

vasses et les aiguilles dont ils sont hérissés , en

interceptent l'approche ; l'impossibilité de trouver un abri dans ces déserts glacés , sont les obstacles

Au moNT-PEtt D u., hauts sommets iqui ont éloigné jusqu'ici , des de cette partie des Pyrénées, non-seulement les

observateurs , mais encore les naturels du pays. L'observation de Gillet avait fait naître en moi un vif desir de tenter l'approche du Mont-Perdu ; je pressentais qu'on trouverait sur ses hauteurs , et qu'on ne trouverait bien que là , la solution de ce problème si intéressant : Les masses du centre des Pyrénées , 'et ses plus hautes sommités, sont-elles de calcaire primitif ou sous-marin Ramond, que des circonstances particulières ont

Entreprise

du voyage la Mont-Perdu , le 24 thermi-

placé au pied de ce centre de la chaîne, qui en a parcouru et décrit les dédales les plus scabreux, dor an 5, avec citoyen Re 'qui s'occupe spécialement de leur étude , était lemond. entreprise , qu'il mérésolu d'exécuter enfin cette ditait aussi depuis long-temps. J'arrive à Barége ; nous concertons nos moyens, et nous nous mettons en marche le 24 thermidor an 5 ,:pour nous frayer une route vers des lieux que rceil seul du philo.sophe avait jusqu'ici contemplés. C'était sans doute un spectacle intéressant pour Ies amis des sciences, et une réponse péremptoire aux détracteurs incorrigibles de nos meilleures institutions , de voir deux professeurs d'histoire naItirelle aux édôles républicaines, suivis de quelques-uns de leurs disciples , réunir leurs efforts ,. braVer les dangers. et les fatigues , pour aller interrOger la nature, puiser dans sa contemplation le, sujet de leurs" léOPS-", et lui arracher une partie de son secret sur la formation des plus hautes élévations des Pyrénées. _Renaud avait avec lui /klirabel, Corbin , Massey , ses élèves ;'j'étais accompagné par deux des miens, Frisac , et mon fils, élève des mines , et par Ferrière , jardinier eu chef dg jardin de botanique de notre école centrale de