Journal des Mines (1796-97, volume 5) [Image 43]

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que c'était une occasion de faire intervenir la minéralogie dans un sujet où elle pouvait paraître avec avantage à côté de la chimie. Le but que je me propose ici, est de comparer l'hyacinthe avec le jargon, du côté des caractères physiques et géométriques. Les résultats de l'analyse ,. à l'égard de ces deux pierres, semblaient eux-mêmes solliciter cette comparaison. Le rapport de la quantité de terre zirconienne trouvée dans les différentes expériences, varie entre 63 et 70 pour oo ; et il était sur-tout intéressant de rechercher si , au milieu de ces variations, la forme primitive obtenue par la division mécanique, était toujours la même , et conservait la mesure de ses angles sans altération sensible ; et si les formes secondaires dont plusieurs présentaient des différences marquées, pouvaient être ramenées, par des lois régulières de décroissement , à des combinaisons de molécules parfaitement semblables.

Mais avant d'entrer dans les détails sur cette recherche et sur les autres dont je me suis pareillement occupé , il ne sera pas inutile de résumer les Connaissa.nces acquises jusqu'ici par les minéralogistes , et leurs opinions sur les deux substances dont il s'agit. Origine du 'tom byaeintlic.

Le nom d'hyacinthe paraît devoir son origine à la ressemblance de couleur qu'avaient les pierres ainsi appelées avec la fleur qui , au rapport de la fable , provenait de la métamorphose du jeune .

Hyacinthe tué par Apollon, et sur laquelle on disait

que le dieu avait tracé l'expression de sa plainte. La plante qui portait cette fleur , bien différente de notre jacinthe, était une espèce de lis, qui avait sa corolle marquée intérieurement de deux caractères dans lesquels l'oeil , aidé par l'imagination; 'voyait le mot AI, qui est l'expression de la douleur.

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L'hyacinthe des anciens était d'un violet assez agréable, mais seulement au premier aspect, et plus prompte, dit Pline, à se flétrir que la fleur du même nom *. Mais les -Modernes ont appelé hyacinthes .Hist. nat souvent-137'1'P' 9. des pierres d'un rouge mêlé d'orangé , avec une teinte de brun. Lorsque la couleur était' saturée d'orangé , on avait l'hyacinthe la belle

si elle tirait sur celle du miel , c'était l'hyacinthe miellée.

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La couleur devenait ici , comme par rapport aux Différente, noin 4 autres gemmes , une source perpétuelle rk's' ques et de mépriseSe L'hyacinthe proprement dite, était la pierre qui cristallise ordinairement en dodécaèdre à quatre pans hexagones terminé de part et d'autre par quatre rhombes , et telle qu'on en; trouve sur les bords du ruisseau voisin du village d'Expailly, à un quart de lieue de la ville du Puy. Capeller, qui av\ait bien décrit cette pierre, la regardait comme l'hyacinthe orientale ( i ). Suivant Romé de Lisle, ce qu'on appelait ainsi était tantôt le rubis d'orient d'une couleur orangée, et tantôt le jargon de Ceylan , dont la teinte jaune est mêlée de .

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rouge ( 2 ). On donnait à la variété de la topaze du Brésil , dont la couleur est d'un jaune de safran ou de souci, le nom d'hyacinthe occidentale (3). Les, grenats _orangés passaient d'autant plus aisément pour des hyacinthes , que leur forme, lorsqu'ils sont dodécaèdres, a du rapport avec celle de cette pierre. Enfin , le quartz cristallisé ,' d'un rouge d'ocre, avait aussi une place dans cette série, sous le nom d'Iyacinthe de ('ompostelle. (i ) Prod, crist., Tage (

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29.

CristalIog.,,torne II, page 282. 3 ) Dutexs , des pierres préc. )

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