Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 245]

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( 56 ) Debourges , aussi actif qu'intelligent

,

'( ,

saisit

cette idée avec transport. Rolland ne lui donna que des notions très-nnparfaites; aussi les premiers essais furent très-dispendieux , peu productifs , et il fallut vraiment dans ce citoyen *un zèle aussi louable que digne de récompense pour persister dans son entreprise. Une Manufacture de sulfate de fer établie près. de Beauvais , où l'on employait des espèces de tourbes sulfuriqués , -qui ont da rapport pour les produits qu'on en retire avec les terres

noires de Rollot

fut /a seule école où Debourges reçut quelques faibles leçons ; car cet établissement était fort médiocrement dirigé , et je crois même qu'il n'existe plus. ,

Le plus grand effort de l'inexpérience de Debourges , fut

d'oser employer des chaudières de plomb pour l'évaporation de ses lessives; niais il ne s'y décida qu'après avoir épuisé tons les vases de fer et de cuivre de son ménage et des environs. .

ttatetud cette fa.-

Les .faiscqrs de cendres , ainsi que Debourges de appelle , avec le sentiment de sa supériorité , ceux de ses concitoyens qui exploitent des terres noires, se contentent

, en général , de creuser le terrain de 4 ou 5 mètres , et d'employer seulement les couches ri." 5 , 6 , 7 et 8 , pour la fabrication

des cendres ronges. Debourges emploie aussi ces couches au même usage , niais c'est principalement avec lés terres de la couche n.° o fabrique le sulfate de fer.

Les terres sulfuriques sont d'abord placées sur l'aire d'un hangar, en couches d'environ trois ou quatre mètres d'épaisseur : on les arrose légèrement ; on /es retourne souvent pendant plusieurs

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mois de l'été et de l'automne, jusqu'à ce que leur vitriolisation soit à-peu-près complète , ce qui est présumé d'après la quantité d'aiguilles de sulfate de fer dont la terre parait remplie la grande difficulté de cette opération préliminaire est d'empêcher l'inflammation de ces terres. Les terres vitriolisées sont ensuite transportées dans un grand réservoir carré placé dans le prin-

cipat bâtiment de la manufacture; elles y sont lessivées à plusieurs reprises ; et lorsqu'elles ont acquis le degré de- salure convenable, Ce dont Debourges

juge par le moyen d'un aréomètre de Baumé, ces lessives sont transvasées dans de grandes chaudières

rondes , en plomb , où elles reçoivent un premier degré de coneentraton et d'apurement. Cette lessive reçoit son dernier degré de rapprochement dans des chaudières de même métal , mais plus petites et d'une forme carrée ; enfin , la lessive est transvasée , pour la dernière fois , dans des vases de bois , dit le 'sulfatede fer se cristallise par le refroidissement de la liqueur : les eaux mères sont employées à lessiver de nouvelles terres. Les terres lessivées étaient d'abord transportées pécouverte sulE,,te da, à la porte de l'atelier, mises en petits tas , qui s'en- du lumine. flammaient spontanément et formaient de trèsbonnes cendres roufges ; mais Debourges s'étant aperçu que par la calcination ces terres prenaient un goût astringent qui n'avait aucun rapport avec le goût stiptiq-ue -du sulfate de fer, il fit beaucoup

-

d'essais , et 'parvint à obtenir des -cristaux assez

purs, de sulfate d'alumine ; Mais après une trèsgrande dépense , et sur-tout une persévérance bien estimable dans ce chimiste de la nature.