Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 94]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

o) existaient dans leur pays ; ils nommaient rubis rouge, rubis jaune , rubis bleu, ce qu'on appelait ici rubis, topae et saphir d'orient ( ï ) , et ils considéraient .ces

trois pierres comme n'étant qu'une seule pierre diver-

sement colorée. Ce rapprochement portait particulièrementsur ce qu'ils avaient remarqué qù'un même cristal était quelquefois en partie blanc , et d'autres

fois offrait le rouge dans une de, ses portions, et dans l'autre le bleu ou le jaune ; mais leur théorie

Service re n011 à la science

r Rome' De-

/Lel,

ne répondait pas à la justesse de leurs observations: ils s'imaginaient que le cristal , d'abord sans cou= leur , mUrissait , pour ainsi dire, et se perfectionnait dans sa mine, en passant successIvement par différentes teintes, jusqu'à ce qu'il fût parvenu au rouge qui annonçairle terme de sa maturité. Romé Delisle , par ses observations exactes sur les formes cristallines , combinées avec la dureté et

avec la pesanteur spécifique , contribua plus que personne à ramener l'ordre et la précision dans cette partie si intéressante de la lithologie , et réduisit un

caractère fugitif, qui jusqu'alors avait tant influé sur la distinction des espèces , à n'être plus que l'indice des modifications légères à l'aide desquelles la nature passe, comme en se jouant, d'une variété ?d'autre. L'analyse, plus décisive encore que l'em-

ploi des caractères physiques ou minéralogiques achevera de conduire la science à sa perfection, en déterminant les véritables bases de la classification des minéraux ; et nous avons déjà des garons certains de ce que nous promet l'usage de cet instrument ma-

nié par une main aussi habile que celle à qui nous (

1 On a-donné depuis à cette pierre le nom de gemme orien-

t/de ; mais cette dénomination étant composée de deux mots et relative à un pays qui n'est pas le seul oh la pierre se trouve je proposerai de désigner celle-ci par le nom de telésie , qui exprime sa perfection.

)

devons la connaissance de l'uranium et du titane. Ainsi l'aspect de la couleur, loin d'être employé

cons.écrien-

à la détermination des espèces , -doit disparaître .cseenst`l,u/eisnar'és: Préici aux yeux de la science, et le vrai type de l'es- flexions cédentes. pèce sera pour elle la pierre parfaitement pure et daphane, revêtue des seuls caractères qui tiennent à son essence. La vérité de ce principe paraît bien évidemment dans les résultats d'analyse, oit la ma-

tière colorante n'est réellement que la qu'aiatite du

déficit de la matière propre ; en sor!e que plus cette quantité est petite, plus aussi le résultat approche de sa véritable limite. Les espèces une fois classées et dénommées d'après les règles d'une bonne 'nomenclature, rien n'empêchera d'indiquer les variétés par les différences des teintes , et de compléter ainsi le tableau de la substance, en ajoutant aux traits fortement prononcés qui expriment son état

Je plus parfait , les simples nuances qui en an-

noncent les diverses dégradations ( ). Je n'insisterai pas davantage sur un sujet déjà traité par le célèbre Dolomieu , avec autant d'élégance que de justesse, dans sa belle description de l'émeraude. ( Voyez le t. H du Journ. des'sciences , des lett, et des arts, p. 26). JE reviens à la cymophane, dont je vais donner les caractères physiques et minéralogiques, avec les lois auxquelles est soumise la structure de ses cristaux. (1) Le caractère qui se tire de la couleur n'est de si peu de

valeur dans les gemmes, et en général dans les pierres, que parce qu'il tient à l'existence d'un principe étranger , disséminé entre

les molécules propres de la substance ; en sorte que celle-ci serait sans couleur si elle était pure. Dans des minéraux qui font partie de classes différentes , comme le sulfate de cuivre ( vitriol bleu) , le soufre , l'or , l'argent , le cuivre natifs , &c. la couleur dépend au contraire de la réflexion immédiate de la lumière sur les molécules propres de la substance ; elle serait invariable si cette substance était toujours pure. Elle peut donc eue employée alors parmi les caractères distinctifs de l'espèce.

Caractères dé la cymophane.