Journal des Mines (1795-96, volume 4) [Image 4]

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(6) de l'étain. Mais s'il restait quelque doute , il suffirait

de passer la lime sur l'une ou l'autre substance. On trouvera que l'étain est beaucoup plus difficile à entamer , et qu'il laisse sur la lime des taches d'un blanc grisâtre , au lieu que celles du wolfram sont d'un violet sombre , comme nous l'avons dit. On a découvert du wolfram en France, dans le département de la Haute-Vienne, canton et com-

mune de Saint-Léonard , montagne de .Puy-lesMines , à environ 3000 mètres (i 00 toises) au sudest de Saint-Léonard , sur la route nouvelle qui conduit à Aimoutier. Voye<, la carte de Cassini n.° 3 3. Les premiers échantillons ont été envoyés par le citoyen Alluaud de Limoges , avec d'autres 5

, à la fin de l'an II ,- à là commission des armes , et reconnus par le citoyen Gillet Lamont, conseiller des mines. Cette découverte. a été annon-

minéraux

cée dans le I." numéro de ce Journal , mois de vendémiaire de l'an III , pag. 83. Le".citoyen Picot, inspecteur des mines, a été envoyé sur les lieux , et y a trouvé trois veines d'un beau quartz blanc, de 4 à pieds d'épaisseur, sur la direction dusud-ouest , contenant du wolfram; et dans l'une d'elles , un filon d'environ j o pouces de largeur :.son rapport a été inséré dans le Journal des Mines , n.° IV , p. 23 et suiv. ,C'est en Opérant sur des morceaux rapportés 5

du même lieu par le citoyen Cordier, élève des mines , que j'ai obtenu les résultats relatifs à la cristallisation , qu'il nie reste à exposer et qui ,

achèveront de faire ressortir les caractères distinctifs du wolfram.. Les cristaux de cette substance n'ont été décrits

jusqu'ici que d'après un simple coup-d'il , et sans 'aucune indication de la mesure de leurs angles.

Suivant le citoyen Lathetherie ( ) , ils paraissent quelquefois affecter la forme prismatique comprimée, et terminée par des pyramides tétraèdres dont les angles sont tronqués. Le citoyen Desfontaines , dans son Manuel du cristallographe , donne les

gravures de trois variétés, qui ont des rapports généraux avec les cristaux connus sous le nom de spath pesant en table.

Les échantillons provenus du filon de SaintLéonard , n'offraient que des formes plus -ou moins incomplètes ; il fallait souvent suppléer par la pensée le plus grand nombre des faces , se représenter dans

son entier ce que la cristallisation ne montrait que

par un coin , et réunir plusieurs de ces cristaux partiels , pour en composer un ensemble complet et régulier. Mais la plus grande difficulté venait de ce que les plans qui terminent ces portions de cristaux, ont quelque chose de brut et de raboteux,

ou même sont un peu curvilignes. Or , les .plus légères déviations reculent sensiblement les limites des erreurs , lorsqu'il s'agit de petits objets , où la perfection même des formes exige beaucoup de soin pour arriver à la précision. J'ai paré , autant qu'il a été possible , à ces inconvéniens , en calculant,

outre les principaux angles et ceux qui auraient suffi à l'application de la théorie, plusieurs autres angles qui n'étaient que de surcroît , afin qu'ils pussent tous se servir mutuellement de vérification. Les cristaux que j'avais entre les mains paraissaient , ainsi que ceux qu'ont indiqués les savans

que je viens de citer , tendre vers la forme d'un prisme comprimé , quadrangulaire, rectangle, dont les angles ou les bOrds , 'et quelquefois les uns et (

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Manuel du Minér. édit. de /79z , tome II , pag.

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