Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 270]

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glaises sur laquelle il faut grimper avec effort pour pénétrer plus avant l'entrée de la troisième est étroite et d'un accès difficile ; la voûte est crevassée , colorée par des cristallisations salines , blanches et vertes , et légérement imprégnée d'une Odeur de soufre. La quatrième salle se termine comme un four , et les parois Sont aussi couvertes de sels vitrioliques. On n'arrive à la dernière que sur des

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amas d'énormes pierres. . . La vapeur sulfureuse s'y accroit prodigieusement. Le

thermomètre s'élève à $2 degrés. L'auteur s'approcha d'une pente rapide qui aboutissait à une fondrière ; il y jeta des pierres qui mirent un assez long intervalle dans

leur chute. Il commençait à ne plus respirer ; les lumières s'affaiblissaient au point qu'il ne pouvait plus distinguer la colonne de mercure dans le thermomètre :il fut forcé de retourner en arrière Au-dessus de ces cavernes est un plateau qui forme le sommet de la montagne.

Une ouverture qui peut avoir depuis vingt jusqu'à trente pieds de profondeur , le parcourt dans son étendue. Une bouche de (..p.iinze pieds de long sur quatre de large répandait une farte odeur de soufre. Le terrain de ce plateau est blanc et brûlant. Le rocher résonnait en plusieurs endroits , et il était criblé de trous tapissés de fleurs de soufre ; des arbrisseaux les bordaient encore : d'où l'auteur conclut que ces bouches étaient ouvertes depuis peu de temps. Les nègres qui l'accompagnaient lui dirent que ces soupiraux étaient autrefois dans des lieux plus bas. Le soufre 'en avait obstrué plusieurs qui s'éteignaient , d'autres exhalaient encore de la fumée. Toute cette partie du sol est volcanisée ; mais Je citoyen Léonard n'en vit point sortir de flamme. Des eaux chaudes et sulfureuses tombent en cascade

au-dessus du morne ; on les nomme les sources de Gallien; Leur température est de 730 ; elles déposent un sédiment sulfureux dont les teintes sont très-variées. Du sommet de ce volcan la Guadeloupe n'offre qu'un amas de montagnes pelées , chargées de forêts noirâtres. Toute Pile paraît sauvage et aride ; les -bords seuls de la mer offrent. de la culture et une verdure fraîche

ANALYSE De l'ouvrage allemand intitulé Nene Theorie von der entstehung der gange, &c. c'est-àdire, Nouvelle Théorie de la formation des filons, appliquée à l'exploitation des mines, et particulierement de celles de Freyberg ; par .Abr. Gottiob Werner, ,_in-8 .0,, 2,56 pages.

Freyberg, Gerlach, 179 1.

L'ouv R AGE que nous entreprenons de raire

connaître à nos lecteurs, est le fruit des recherches et des méditations d'un des plus savans minéralogistes de l'Allemagne , pendant 3 o années consa-

crées à l'enseignement de l'art des mines , dans l'école la plus fameuse qui existe en ce genre. Les environs de Freyberg , remplis de filons intéressans , couverts d'exploitations anciennes , multipliées et habilement dirigées, offrent à la théorie

le secours constant de la pratique et de l'expérience. Werner regrette néanmoins de n'avoir pu visiter que les mines d'une partie de l'Allemagne; mais y a suppléé par tout ce qu'ont pu

ajouter à ses lumières la lecture, l'examen des collections de fossiles , fa correspondance des savans , et les rapports des élèves, la plupart fort instruits eux-mêmes, qui se réunissent à freyberg de toutes les parties de l'Europe. La célébrité de l'auteur , l'intérêt et l'utilité du sujet appellent sur ce-tte production l'attention de tous ceux qui cultivent l'histoire naturelle et l'art des mines.