Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 242]

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(6) mène de fausses voies :qui en fournissent (1) , et si le terrain des voies est un toc dur, qui ne convienne pas pour estaper, , on se sert alors de houille menue. Il est des mines où un quart au moins de la houille est employé en estapes ou remblais. On ne peut se 'dissimuler que cette manière de faire sans cesse passer le courant, d'air sur la ligne niême des ouvriers , est simple et 'ingénieuse; mais

elle a quelques inconvéniens qui me frappent , et auxquels heureusement il est facile de -parer. 1.0 La moffète inflammable , plus légère que l'air atmosphérique, tend à s'élever à mesure qu'elle

se dégage. Le courant qui descend de d en e (fig. I, JI et III) , le long de la taille, agit donc en un sens contraire ; et si la force de ce courant n'excède pas la force ascensive de la moffete , ors voit que la moffète , quoique le courant continue d'avoir lieu , pourra rester stagnante , accrochée à la surface de la houille, et ccinme en suspens. On en conclura sans doute qu'il serait plus avantao-eux de faire 'entrer l'air extérieur dans la fosse a de le faire monter ensuite dans les tailles de e en d, et sortir par la petite fosse b. Un courant d'une vitesse moyenne , agissant de cette manière , pro, duira un effet plus grand et plus sir , et entraînera plus ais 'ment la inoffète,,que ne peut faire un courant plus fort , agissant suivant la méthode actuelle. D'ail/ecrs , la petite fosse b devenant dans ce cas la fisse aspir»mte , on pourra la surmonter (comme dans les mines du pays de Liége ) d'une

( 7 Y. cheminée en brique, de soixante ou quatre-vingts pieds de hauteur, et la colonne d'air ascendante y acquerra encore plus de rapidité. Le citoyen Pierrache a senti combien était vicieux cet usage, suivi aveu,lément dans les mines du Hainauft, de faire descendre fair dans les tailles. Depuis plusieurs années qu'il a établi aux mines de Cracher qu'il dirige , une circulation d'air de bas en haut , il n'est arrivé aucun accident , quoique Tes veines de ces mines soient très-sujettes au grisou.

2.0 Un deuxième inconvénient qui est la suite du premier , c'est que la moffète inflammable que le courant emporte, et qui suit la voie de dessous

ef,, où les. hercheurs traînent la houille sur leur

esclitte , pour la conduire au piedde la fosse, court'

le risque de prendre feu aux lumières qui sont placées dans cette voie. Plusieurs accidens ont eu lieu ainsi ( 1). Cet inconvénient' n'existerait pas', si le courant entraînait là Moffète de e en d, par la voie de dessus dc. 3.° Enfin la manière:d'estapér ou remblayer avec de la houille menue, quand on n'a point de terres et de déblais, outre la perte qu'elle occasionne par la diminution de l'extraction , présente plusieurS désavantages. La houille meuble et menue doit sans cesse exhaler des vapeurs inflammables ; et si, par quelque accident , la moffète s'enflamme , le feu prend alors à cette houille il se communique au boisage ; on ne peut reprendre les travaux que

' long-temps après , quelque soin qu'on ait pris de boucher les fosses ; et les dégâts aussi sont plus considérables.

(I) Ces fausses voies, que l'on mène ordinairement dans le milieu des tailles, et qui fournissent des terres parce qu'elles sont plus hautes que la veine n'est épaisse, ont le défaut dç divi4r le courant d'ir et de l'affaiblir,

(1) Le porion , on maître mineur, veille avec le plus grand soin à ce que les lumières des hercheurs soient placées plutot bas eine haut dans la voie de dessous.

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