Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 170]

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rouges ou verts. Quelques-uns sont entièrement opaques ; on en trouve des Morceaux qui pèsent plus de 800 'livres. D'après les descriptions que nous avons des mines de diamant de Golconde il paraît que ces précieux cristaux s'y trouvent comme nous trouvons en Europe les cristaux ordinaires , dans des fentes ou des cavités , et enveloppés de même dans l'argile (1).

Il est à regretter qu'on n'ait pas de renseignemens suffisans sur la. figure qu'affectent naturellement les pierres précieuses, et sur les circonstances diamant, où on les trouve.: Le diamant , dans son état naturel , est ordinairement en cristaux aluminiformes. Cependant, on prétend qu'il se trouve quelquefois

en cubes à angles- tronqués ou non tronqués, ou bien: en prismes à six faces , terminés chaque extrémité par des sommets trièdres très-peu saitJans. Le -diamant de Brésil et de MaIaca est même arrondi .et a plusieurs faces. A l'égard 'de la couleur , les diamans sont tantôt_ limpides- comme l'eau la plus clairei, tantôt ils prennent les diverses

teintes du jaune du rouge , du brun:, -du vert, du bleu et du rioir. Leur - texture :état ,spathique ou lamelleuse, il faut, pour les diviser,les attaquer ) Ce paragraphe offre beaucoup d'inexactitudes, et même quelques erreurs qui sont celteS du temps où Berg M'an écrivait. Toutes les parties de la minér'alogie ont fait dè 'grands progrès' depuis cette époque, et particulièrement ce qui.a.rapport aux gemmes , tant par les analyses chimiques qui ont été faites de ces substances , que par la détermination exacte de leur forme et la découverte des lois ',pie la nature suit diins leur cristallisation. Au reste, il ne sera pas sans ,intérêt pour les savans de connaître le travail de Bergman tel qu'il l'a composé. Les erreurs même d'un aussi grand maître deviendront instructives, si quelques - uns de nos minéralogistes entreprennent de les relever, ( Note (ln Rédacteur.)

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suivant la direction de leurs feuillets. La connaissance de cette propriété est une partie essentielle de l'art du lapidaire ; s'il ne la possédait à fonds il ne pourrait donner à ces pierres tout l'éclat dont elles sont -susceptibles. Quoique le diamant soit la plus dure de toutes les substances , il se,- volatilise cependant à un feu violent, et disparaît alors entièrement. Peut-être , comme tous les corps dont la texture est lamelleuse , se di seulement en parties très - petites par l'action du feu , au lieu de se volatiliser ; dans ce cas il faut supposer qu'à cause de la grande finesse des molécules du diamant, cet effet n'a lieu que peu à peu et toujours ,

à la surface de la pierre.

A la fin du 17.' siècle

,

on comptait vingt

mines de diamant dans le royaume de Golconde, et quinze dans celui de Visapour ; mais la plupart de ces dernières ont été abandonnées depuis. A présent , les diamans de Pasteal sont les plus recherchés. Cette mine est située au pied des montagnes de Gate, à environ vingt milles de Golconde, et dix milles à l'ouest de Masulipatan , à l'endroit oià le Kisler tombe dans Je Krichna. On dit qu'il

se trouve des diamans dans les eaux du- fleuve Guel au Bengale , et dans celles du Syceadang dans l'île de Bornéo. La plupart des mines de diamant qui existent dans l'Amérique , sont située dans le Brésil près de la petite rivière de Milho-

verde , assez près de Villanova do Principe , dans la province de Serro do Frio. Ceux qu'on trouve dans la terre sont enveloppés d'une .croUte semblable au spath par la couleur et la dureté ils sont agglutinés dans le sable ou dans l'argile ; mais counnie

ç'a ne peut en savoir le prix que lorsqu'ils sont dépouillés de cette croûte', il est rare qu'ils soient C