Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 128]

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ils se rendent ; la seconde provient des alItivioin

qui sont les produits de la destruction des côtes attaquées par les vagues , et qui se déposent dans l'embouchure des affluens , où le courant des marées

montantes les entraîne. Les lois de la nature sont à ce sujet si constantes etsi bien reconnues qu'on peut actuellement en prévoir l'effet. il suffit , pour s'en convaincre , d'observer que la mer pénétrait autrefois bien plus avant dans l'intérieur de la plupart des vallées, et qu'on est, pour ainsi dire, forcé de la suivre vers le large à mesure qu'elle s'éloigne. On pourrait en citer mille exemples, et l'embou-

)

Dans cette dernière position , tout J'espace qu'occupent actuellement les hautes mers dans le lit de la Somme , vis-à-vis Saint-Valery , et tout le Marquenterre proprement dit , ne formaient qu'une seule baie spacieuse. La marée montante

sensibles à Pont-Remi, à six lieues au-dessus de

çouvrait toute cette superficie , et les eaux agitées par les vents de la partie de l'ouest , allaient sapper le pied de la Côte comprise entre NoyelIes et l'ancien port de Rue. C'est alors que se sont for-, més les bancs de galets que l'on trouve entre Rue et Villers-surAuthie, et qui y ont été accumulés par les vagues que les vents de l'ouest poussaient de ce côté. On trouve de ces mêmes bancs de galets entre le Crotoy et le village de Quend ; ils sont absolument semblables à ceux que l'on voit depuis le

Saint-Valery. Il est certain qu'autrefois elles remon, raient- à plus de trois lieues au-dessus. Il paraît même qu'A.bbeville était anciennement un port où les navires abordaient facilement, comme l'indique assez son nom vulgaire Ableville. Le mot ancien,

ont-ils pu provenir ? Ne sont-ils pas évidemment' le produit des débris des falaises du pays de Caux,

chure de la Somme nous en fournit un bien remarquable. D) Les grandes marées sont actuellement à peine

bourg d'AuIt jusques à Cayeux. Ils 'ont à-peuprès le même gisement et la même élévation audessus du niveau de la mer. Or d'où ces galets

able ou hable , signifie port; et le nom de hable d' Ault

et un prolongement de la pointe du nourrie' ?

s'est toujours conservé, quoique le port qui existait autrefois près Je bourg d'Ault , soit détruit depuis très -long - temps. Je sais bien que des historiens ont fait dériver le nom d'Abbeville d' Abbatis-villa; plu.s sûr de s'en rapporter aux étymomais

et comment la Mer aurait-elle pu les transporter au-delà du Crotoy, si la Somme avait toujours eu son embouchure entre cet ancien port et Cayeux? Il paraît done certain que la Somme a traversé le Marquenterre , et qu'elle avait son embouchure

logies mensongères des historiens du Ponthieu, qu'aux usages et aux expressions populaires , que les siècles et les changemens de gouvernement peuvent bien modifier, mais sans jamais les détruire ?

Toutes les observations portent à croire que la Somme a en son embouchure alternativement entre Je bourg d'Ault et Cayeux, entre Cayeux et le Crotoy, et entre le Crotoy et Rue. ( Voye7, au numéro ,X.de ce journal, )

planche jointe

dans la mer, avec la rivière d'A uthie. C'est alors , et l'inspection du local le désigne assez, c'est alors, dis-je, que la partie de la Somme, comprise entre Abbeville et Saint-VaIery, avait son lit dans- les marais de Cambron. On -.voit, en effet, qu'à partir de l'embouchure de T'Authie , la direction des courans .de la marée montante, quipassait.

entre les anciens ports de Rue et du Crotoy, se