Journal des Mines (1795-96, volume 3) [Image 34]

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A. Nature, figure et étendue des Failles régulières.

LES fiilIes sont quelquefois d'un grès particulier,

d'autres fois d'un assemblage bréchiforme singulier ( a ). S'il est schisteux, il ne reste souvent que le dessin des fragmens dont il est formé , et cette brèche ressemble, par ses marbrures, à la pierre que les Liégeois nomment hitte d'agas ( Souvent les failles sont un mélange de -terré grasse et d'autres terres : d'autres fois enfin ce sont des terres bolaires durcies. Telle est la nature des failles : quant à leur figure

on peut la comparer à un coin fort alongé. Elles ont une épaisseur plus ou moins grande dans leur partie supérieure ou près du jour, qui diminue insensiblement à mesure qu'elles s'enfoncent. Cette dimi-

nution est à peine sensible dans des failles d'une grandeur considérable , et ne peut d'ailleurs pas s'observer facilement. Elle est plus apparente dans les failles minces. Non-seulement l'épaisseur diminue dans la Profondeur , mais aussi vers les extrémits de la faille. Nous n'ignorons pas qu'on a observé des failles qui devenaient plus épaisses dans la profondeur ; mais ce cas a lieu par la jonction de deux failles différentes , alors leur puissance doit augmenter dans le point de leur réunion , comme il arrive dans les filons métalliques ( 3 ). ) Dans le pays de Liège , les failles ne sont pas de la même substance dans toute leur étendue ; ce ne sont gué » d'énormes fraginens de schiste, de-roche, de grès, ou d'autres » matières pierreuses superposées irrégulièrement, qui semblent s'être éboulées dans les vides de la terre, ( BurFoN , Hist. net. des Mines, tome II , page 276. Description des Arts et Métiers : MORAND, tome VI ; page

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Les failles varient beaucoup d'épaisseur ; il y en a qui ont jusqu'à s 5 et peut-être 2 0 toises; d'autres sont si petites qu'on doit les considérer comme des

fentes. Leur étendue .en longueur est ordinaire, et d'autant plus ment très - considérable ( grande que la faille est plus puissante ; il en est de même de leur étendue en profondeur. Elles suivent dans leur marche une ligne qui s'approche assez de la ligne droite , et qui ne fait que de légères sinuosités relativement à leur étendue. Les failles coupent les couches sous des lignes obliques qui s'approchent plus ou moins de la perpendiculaire. Les failles renferment souvent de Vastes cavités tapissées quelquefois de cristallisations calcaires et remplies d'eati, dont on tâche d'éviter la rencontre dans l'exploitation. Elles forment souvent aussi des massifs fendillés et crevassés, d'où il résulte qu'elles sont sujettes à donner de l'eau ( 5 ). B. Altérations et.changemens que produisent les Failles

régulières sur la Id-ouille et sur ses couches.

.° A l'approche des failles, la houille perd de sa qualité; elle prend souvent les couleurs de l'iris:

un peu plus près elle se fendille et devient plus friable ; plus près encore elle devient matte , et sa cassure prend un aspect terreux. Cette houille est moins combustible , et la veine finit enfin par se combiner et s'identifier avec la faille même. Ces changemens sont plus ou moins marqués suivant que la faille est plus ou moins grande ; plus ils sont considérables , plus on doit s'attendre à la trouver épaisse et étendue , principalement si l'on est dans la profondeur.