Journal des Mines (1794-95, volume 2) [Image 200]

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( 36 ) mens, artères , &c. Il est rare et difficile de trouver -une collection de marbres plus beaux et m.eux travaillés.

Il.

PARTIE.

Des veines et substanées métalliques, qui se trouvenJ eltnzs le Guipuscoa et la Navarre, s.

i.c,

Mines de plomb et de fer d' Oyarsun.

DANS mon rapport du 24. pluviôse dernier, °j'ai exposé ce qui à rapport à la mine de plomb, et à l'état où elle se trouve. Je donnai une idée générale de l'endroit et du pays où elle est ; mais je_ n'entrai pas alors dans des détails que je n'avais

montngise

lie Haya.

pas eu le temps de connaître. Une belle montagne m'intéresse et m'attache beaucoup ; je ne' M'attendais guère' -à en trouver de pareille dans les basses Pyrénées que je connaissais déjà , sur les bords de ,la mer, ordinairement déchirés et rongés jusqu'au vif. L'aspect 'de celle_ de Haya ou des Quatre-ComOnnes m'enchanta ; le village d'Oyarsun, qui est à son couchant , est le plus près d'elle, et le mieux situé

pour y faire des courses. Je voulus y faire ma résidence : outre qu'il est petit, il y avait beaucoup de troupes ; l'embarras était de trouver un

logement : enfin je fis la rencontre d'un ouvrier des forges , nommé Sébastien Arbide , qui me reçût de -bon coeur dans sa petite maison , et voulut bien la partager avec moi. Il était attaché -à la fabrique ou ferrerie d'Izatchola qui ne travaillait .pas. Lors de l'entrée des .Français, il a.-vair -perdu une vache qui lui donnait du- laivottruour-

1!

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rir deux petits en-fans :plus sa position était fàcheitse..7

plus il m'attacha , et je demeurai chez lui pendant' près de deux mois.

La montagne de Haya n'appartient pas, comme je l'ai dit, à la chaîne des Pyrénées , mais à celle de Biscaye, du centre de laquelle elle fait partie ; elle est à deux heures du port du Passage, et à trois heures de la mer. Elle en est séparée par les dépôts calcaires tertiaires et quaternaires qui sont interposés depuis Fontarabie jusqu'à Saint-Sébastien et au-delà. Entre ces dépôts mâte et l'Haya, se trouve le vallon assez agréable où sont placés Yrun, Oyarsun et Réintéria. ,La hauteur de la montagne de Haya est d'environ ring cents toises au-dessus du niveau de la mer. Sa cime est de forme triangulaire ; elle offre quatre pointes détachées , disposées sur des points différens , de façon qu'on les vbit presqu'également du sud et du nord, du levant et du couchant; ce qui est

sûrement la cauSe pour laquelle on lui a donné le nom de Montagne-des-Quatre-Ccutonnes, Elle n'est pas

accessible dè tous les côtés. Du côté de Berha ou du levant , elle est, pour ainsi dire , à pie-, jusqu'au fond du vallon où se trouve la forge de Handara dans une hauteur de plus de 300 toises. Il n'y a ni schiste, iii autre dépôt ; le granit y està nu. On gravit, 'quoiqu'avec peine, sur la pointe du sud ; mais de là on ne peut pas aller sur les autres qui se présentent en pente inverse. En prenant le côté du couchant on \le assez haut, ei suivant des ravins escarpés ; mais ce n'estpas sans peine et sans danger. L'endroit par où l'accès est facile, c'est le nord ; on Suit sans crainte une côte, ou plutôt un plan étendu, régulièrement incliné, couvert d'un épais gazon; et quand on s'arrête, on oublie la lassitude , pour contempler lespectacle majestueux de l'océan sans bornes, des

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