Journal des Mines (1794-95, volume 2) [Image 111]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

(

)

, onctueuse au toucher, sans aucun brillant ni éclat naturel ; mais elle prend par le frottement une espèce de poli qui la rend luisante, comme cela arrive à toutes les terres grasses. Elle renferme dans sa pâte beaucoup de petits fragmens charbonneux qui ont jusqu'à un -pouce de longueur., lis sont légers très friables , et ils ont un certain luisant qui sert à les distinguer de la matière terreuse ou ils sont ensevelis , et dont ils font peut- être le sixième du volume. Ils conservent si parfaitement la fibre végétale, et quelques-uns , le' tissu ligneux , qu'il n'est pas possible de méconnoître leur origine végétale. Je soupçonne que les échantillons envoyés à

l'Agence des Mines avoient été soupoudrés avec de la poussière de vrai charbon de terre, car ils avoient des particules lui.antes que je

n'ai retrouvé dans aucun des morceaux que j'ai examinés sur les lieux. Cette terre 'bitumineuse briàle difficilement,

donne peu de chaleur, exhale l'odeur la plus fétide , et laisse un résidu terreux qui équivaut à-peu-près à la moitié, ou au tiers de son poids. li est possible cependant que quelques morceerax, de choixaientdonné une combustion plus 'vive et plus complet te , mais ils y sont, rares Op. 1.1. (i) Le citoyen Miché a reconnu également que ce combustible

bridoit à la manière d la tourbe, et en exhalant la même odeur. Il ne donne point assez de chaleur pour qu'on puisse souder le fer Le ciloyen Besson dans un rapport à la commission des subsistances

nomme cette substance un limon argilleux imprégné d'un peu de bitume , mais en trop petite quantité pour entretenir un feu capable

( 53 ) Réflexions .sur les travaux qui ont été faits;

Depuis, environ quarante ans , à quatre

époques différentes , on a voulu poursuivre tes traces de cette terre bitumineuse que l'on pre-

noit pour un indice de charbon de terre ; et c'est toujours dans le même, lien que ces tra-

vaux de recherches ont été faits, repris et abandonnés tour-ii-lour, quoiqu'il dnt être évident, non-seulement pour le minéralogiste de pro-

fession, mais encore pour rhomme le plus

étranger à ce genre .de connoissances, que l'en-. droit où l'on fouilloir-étoit un entassement de débris appartenant à la couche supérieure ;

et quoiqu'il dut être facile d'imaginer que si on avoit quelques espérances , à concevoir de la présence de cette terre bitumineuse , ce

n'étoit pas sous un. amas de pierres écroulées., falloit faire Où tout étoit hors de place , des recherches , mais. .sous fa gonelle ellemême qui conservoit sa situation primitive; car il suffisoit d'élever ses regards de quelques toises au-dessus de cet amas de débris, pour reconnoître dans sa position le banc horizontal de chauffer, forger et souder le fer, ce (lui constitue les propriétés essentielles d'une bonne houille. 11existe aussi un procès-verbal- du pre,

miet germinal de l'an deuxième dressé par le citoyen Jean-Joseph Mathieu , aussi ingénieur des mines , en présence des autorités constituées , qui annonce que toute cette terre bituminett,e a été extraite entièrement par cinq hommes' en huit heures de travail ; qu'elle ne forme aucun banc ni lit ; que la base de l'excavation est de terre glaise,. et qu'il n'y a, que le défaut de connaissances minéralogiques qui aient pu engager a faire des recherches dans cet endroit. Ce proces-verbal: est relate dans un arrêté du département de Seine et Oise , en date. du 24 prairial.

D3