Journal des Mines (1794-95, volume 2) [Image 51]

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( 20 ) commune de Tréauville, au triage de la Conterie , dans im pré 'fangeux qui reçoit toutes

les eaux des terres qui l'enVironnent , Jean

Gamard , propriétaire die ce pré, trouva, dans l'automne de 1791, à quinze -pouces de profondeur , dans un lit de terre glaise grise, une masse peu épaisse , renflée dans son milieu qui pesoit environ cinq livres. La couleur noire de cette Masse, et sa 'pesanteur , fixèrent l'at-

tention.de- Camard iii la porta à sa maison,

o elle resta pendant quelque temps. Sa femme, que cette ruasse embarrassoit , la jetta dehors

contre une pierre, où elle se brisa en 'in orceaux , qui offrirent une cassure brillante.

Gamard avant alors exposé au feu; cette substance , s'assura que c'étoit de l'étain , et en ayant fondu une partie , il eh coula six cuillers. Le citoyen Bunel , ereepreneur-des mines de houille. du Plessis, qui ne sont pas éloignés

des Pieux, jugea que cette découverte 'péritoit au moins quelques recherches. Il fit faire, au mois deluiliet 1792 , une tranchée de cinquante toises de longueur, dans la partie du même pré on, l'année d'auparavant, on avoit trouvé ce morceau d'étain. Oh y trouva encore des échantillons de la même substance, pesans depuis trois !ivres jusqu'à cinq. On continua quelques autres fouilles qui ne donnèrent tien, et les eaux devinrent bientôt si incommodes,

qu'on abandonna l'entreprise, le 31 octobre 1792. Cependant on croyoit fermement dans le pays à l'éxistence d'une mine d'étain dans cet endroit. ;Quelques habitans avoient même

( 21 ) formé une souscription pour en suivre l'ex-

ploitation. Un des-premiers soins de l'agence des mines a été d'envoyer des niinéralogistes habiles pour examiner , sur les lieux , jusqu'à quel point les espérances pouvoient être l'ondées, 'Peux

rapports que nous avons sous les veux lui ont été faits à ce sujet , fun en fructidor l'an deuxième, par le citoyen Sehreiber, inspecteur des mines, l'autre le mois suivant, par le citoyen Monge. Ces.-citoens ayant visité succesSivement le local

,

avec l'attention qu'exigeoit un objet

aussi important , se sont accordés à déclarer que les morceaux d'étain trouvés dans ce pré, ne pouvoient être regardés comme des indices de mines ; qu'ils avoient manifestement subi. une fusion , et que étoient enfouis dans cet endroit, il 'M'oit qu'ils Y eussent été portés, de- main d'homme. La- première considération sur 1,aquelle ils' fondent cette opinion , est prise de la disposition du terrain. La couche supérieure, dit le citoyen Monge, est une tourbe Composée de racines de plantes aquatiques, et qui n'a pu se Former que par une longue succession d'années. Cette couche peut avoir environ deux pieds d'épaisseur ; elle est coupée dans son milieu par une couche d'argillesablone.use et mi cacée,épaisse de deux à trois pouces. ( C'est dans cette argille mêlé de racines d'herbes , qu'on a trouvé les morceaux d'étain).

te tout repose sur les débris de, la.

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