Annales des Mines (1873, série 7, volume 4) [Image 146]

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AÉRAGE DANS LES MINES DE HOUILLE

DE LA WESTPHALIE.

traditions locales, en tâchant d'apprécier les variations d'intensité du dégagement. En Belgique, on considère comme suffisante, pour les mines à grisou, une moyenne de 2m,78 1. On. peut admettre ce chiffre, à la condition qu'il s'agisse bien de l'air qui parvient réellement dans les chantiers. Du reste, on doit se défier des données belges et anglaises : elles résultent en partie de mesures anémométriques effectuées au jour dans la conduite de retour d'air ; en outre, la commission a reconnu, dans plusieurs mines dirigées suivant les, méthodes belges et anglaises, que l'utilisation du courant d'air y est très incomplète. La moyenne obtenue pour les houillères de la Westphalie est encore au-dessus de la vérité ; car les exploitants ont cherché, sans aucun doute, à illusionner la commission sur l'aérage de leurs mines, en recourant à tous les expédients propres à activer le courant, quelquefois même en abrégeant le trajet de l'air, au moment des observations, par l'ouverture des portes ou des barrages établis dans les remontées les plus proches. 2 . Une bonne partie de l'air mis en mouvement n'est pas utilisée et circule simplement dans le voisinage du puits ou entre les deux, puits, sans passer dans les chantiers ; ceux-

action n'est pas interrompue, comme celle des ventilateurs, par de fréquentes réparations; ils coûtent moins cher à établir et ne dépensent certainement pas plus que les ventila-

ci négligent même d'utiliser une portion considérable de l'air qui arrive jusqu'à leur portée. Malheureusement les résultats obtenus par la commission ne suffisent pas pour évaluer les pertes avec précision.

Voici les causes de ces défectuosités et les moyens d'y remédier. a. La force employée pour déterminer le mouvement de l'air est insuffisante. Des considérations théoriques et les données de l'expérience paraissent établir la supériorité des foyers sur les ventilateurs. Les premiers utilisent la chaleur directement, sans l'intermédiaire d'une machine ; ils per-

mettent de faire servir le puits d'appel à l'extraction, et même, dans certains cas, à la circulation des ouvriers ; leur

teurs; enfin l'effet utile des foyers augmente, tandis que celui des machines diminue à mesure que la mine s'apprefon dit. 11 est vrai que le premier système s'accommode moins facilement que le second d'un puits unique. Mais il est im-

possible, avec un seul puits, d'obtenir un bon aérage et une

utilisation satisfaisante de la force motrice ; les motifs d'économie et de sécurité des ouvriers concourent avec les difficultés croissantes que présente la ventilation de

champs d'exploitation de plus en plus étendus, pour démontrer la nécessité de deux puits. Toutefois on pourra être amené, dans certaines circonstances, à faire usage d'un ventilateur, et du reste beaucoup

d'ingénieurs continueront à donner, de parti pris, la préférence à ce système d'aérage. Dans ces derniers temps, le ventilateur Gulbal a laissé derrière lui tous ses concurrents ; on ne peut pas nier que cet appareil, grâce à son mode de construction, qui se prête à de grandes dimensions, ne soit préférable, pour les mines très-étendues, au ventilateur

Fabry, généralement usité jusqu'à présent; si l'on construit ce dernier sur une trop grande échelle, comme à: la

mine Dahlbusch, où l'on a donné aux ailes 5 mètres de largeur et r",65 de rayon, la fréquence des réparations et la

difficulté d'éviter les fuites augmentent d'une manière

excessive. Les chiffres suivants montrent, il est vrai, que le

ventilateur Fabry, fonctionnant dans de bonnes conditions, est en état de fournir une quantité d'air déjà considérable.