Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 211]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

DE LA CHAÎNE DES ANDES.

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montrent dans les grands centres Volcaniques, où elles sont TRACHYTES.

Les trachytes des Andes sont loin de présenter la même uniformité que les porphyres quartzifères ; le nombre des variétés est au contraire très-considérable et ils varient nonseulement de structure, mais encore de composition. Quel-

ques-uns ont la compacité des porphyres et renferment même, comme ces derniers, des cristaux de quartz de telle sorte que ces deux roches paraissent se confondre ; mais le quartz affectant la Même forme se montre encore aussi dans des trachytes très-poreux et même dans des ponces; il ne peut donc y avoir confusion à cet égard. Les trachytes les plus anciens sont d'ailleurs plus récents que les porphyres quartzifères; ils coupent ces roches à Oruro et Potosi, et c'est à leur action que l'on doit la transformation des porphyres en roches quartzeuses remplies de cavités provenant de la destruction du feldspath. -

Bien qu'il soit presque impoSsible de fixer l'âge des plus anciens trachytes, il est constant que beaucoup d'entre 'eux sont antérieurs aux dépôts lacustres du Chili et de la Bolivie, où l'on voit les couches de ces dépôts venir buter contre les masses trachytiques sans perdre leur horizontalité ; et l'on est porté à croire qu'ils ont. été injectés pen-

dant toute la période tertiaire. Pour arriver à la surface,

les roches trachytiques ont suivi la même voie que les syénites; les failles remplies par ces dernières roches ont été agrandies, et le sol soulevé de nouveau ; c'est à cette époque que correspond le soulèvement principal des Andes chiliennes, et c'est pour la première fois que l'on voit les masses plutoniques arriver à la surface accompagnées de fluides élastiques dont l'existence est attestée par la grande quantité de matières projetées qui se montrent dans le voisinage des masses trachytiques. Les variétés les plus récentes des trachytes sont les phonolites; ces roches se

disposées par nappes qui alternent avec des couches de conglomérats : c'est ainsi qu'elles se montrent au Tacora, dans les groupes volcaniques du Descabezado, de Chillon et d'Antuco. Elles apparaissent aussi dans la vallée longitudinale du Chili, où elles se présentent en dykes qui forment le sommet des montagnes isolées que l'on aperçoit de distance en distance dans toute la longueur de cette vallée. Les phonolites appartiennent encore à une époque antérieure au dépôt des dernières couches tertiaires ; on en rencontre de nombreux fragments dans les roches roulées qui forment le terrain de tranSport ancien. LABRADORITE.

Les roches les plus anciennes de la seconde série paraissent se l'apporter lt la même époque que les syénites ; elles

forment des dykes au milieu du terrain silurien et du grès rouge, dont elle § ont également redressé les couches dans la direction du nord, 8^ à 9° est. Leur aspect est celui des granites ; seulement leur couleur est plus sombre; elles Sont formées presque entièrement de labradorite auquel viennent s'associer le mica et une quantité assez grande de fer titanifère. Ces roches se rencontrent principalement dans la Bolivie et la partie nord du Chili; elles forment presque tous les récifs de la côte entre Arica et le port de Caldera ; on les retrouve encore près de Chanaral, mais elles ne se montrent plus au sud du 50e degré, si ce n'est en dykes de peu d'épaisseur comme on les voit près de Valparaiso et de S. Antonio. .

HYPERSTHÉNITE.

Dans le second type de cette série le labradorite s'associe à l'hypersthène ; on n'y retrouve plus de mica, mais le