Annales des Mines (1873, série 7, volume 3) [Image 185]

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ROCHES ÉRUPTINES ET FILONS MÉTALLIFÈRES

DU DISTRICT DE SCHEMNITZ (HoNGR1E).

heiligen Gang. On conserve encore à Hodritsch une butte de boisage qui passe pour avoir été posée par Saint Clément,

l'archevêque d'Erlau ; en 1443 un tremblement de terre violent acheva de la détruire; on abandonna alors le som-

travaillant aux mines comme esclave ; elle est désignée sous le nom de Clowns Stempel. Les travaux se seraient étendus peu à peu. à mesure qu'on découvrait de nouveaux filons, et c'est en 745, suivant les anciens auteurs, que des Moraves auraient fondé sur le Glanzenberg la vieille ville de Schemnitz (1. Les premiers rois de Hongrie aidèrent de leur mieux au développement de l'industrie minière : le roi Saint Étienne envoya à Sc.hemnitz des prisonniers de guerre

polonais pour les faire travailler aux mines, et ses successeurs firent venir à diverses reprises des ouvriers mineurs du Tyrol ; enfin des famines qui sévirent dans différentes parties de l'Allemagne décidèrent un grand nombre d'habitants à s'expatrier et à venir chercher fortune à Schem.nitz:

Dès la fin du Xue siècle, les mines de Scheumitz et de Dillen étaient citées comme étant dans une situation florissante, et au mue siècle, Schemnitz était déclarée ville libre « trete Bergstadt » , par le roi Bela IV. Les mines allant en, s'approfondissant, on commença à être 'gêné par les eaux

et il fallut ouvrir des galeries d'écoulement; la première fut la galerie dite Bibererbstollen sur les parois de laquelle on voit encore, au voisinage du Christina Schacht, les dates 1400 et i 426; la Bibererbstollen débouche dans la vallée de Steplitzhof, au-dessous du Carl Schacht, à une altitude de 590 mètres ; elle se trouve à 35o mètres environ au-dessus de la Kaiser Josephi II Erbstollen. Vers le milieu du xv° siècle, le pays fut troublé par la guerre et l'exploitation s'en ressentit ; elle alla en déclinant

sensiblement et ne se releva que dans le cours du siècle suivant. La ville de Schemnitz avait été brûlée en 1442 par () Ces données, ainsi que la plupart des détails qui suivent, sont extraits du mémoire déjà cité de M. V. Lipotd.

met du Glanzenberg et l'on reconstruisit la ville dans la gorge située au pied du Paradeisberg, où nous la voyons aujourd'hui. Les galeries d'écoulement allaient en se multipliant; on en ouvrit une à Hodritsch en 1494, une autre à Dillen, la Dillner Erbstollen, en 15o4 ; on commença en 15491a Dreifalligkeit Erbstollen, qui ne fut complètement achevée qu'en 1671 après cent vingt-deux ans de travail; elle débouche dans le bas de la ville de Schemnitz, près del'Antaler Thor et elle est placée à une quarantaine de mètres au-dessous de la Bibererbstollen. Toutes ces galeries ont été creusées à la pointerolle et ce n'est pas sans admiration et sans un certain respect qu'on parcourt aujourd'hui ces anciens travaux, admirablement conservés, et qu'on songe à la persévérance qu'il a fallu déployer pour les mener à bonne fin. Au commencement du xve siècle, toutes les mines appartenaient encore à des particuliers, qui étaient tenus de payer un impôt à la couronne. Le roi avait, par suite d'un décret de 1351, le droit d'expropriation sur les mines ; décret de i4o5 lui avait attribué le droit de priorité

pour l'achat des métaux précieux. La Chambre royale des mines, établie à Neusohl, percevait l'impôt et recevait l'argent et l'or extraits ; un édit de 1545 avait formellement interdit l'exportation de ces métaux. L'exploitation devenant de plus en plus difficile et coûteuse à mesure que les mines s' approfondissaient, il arriva que des exploitants se trouvèrent dans l'impossibilité de payer l'impôt. Ils obtinrent des remises à titre d'encouragement; la Chambre des mines leur fit même des avances ou les autorisa à conserver provisoirement une partie de l'argent et de l'or qu'ils devaient livrer ; mais plusieurs d'entre eux, voyant qu'ils ne pourraient rembourser ces avances, cédèrent, pour se.libérer, une portion de leurs mines à la couronne, qui com-