Annales des Mines (1872, série 7, volume 2) [Image 7]

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ÉTUDES SUR LES HAUTS-FOURNEAUX.

ETUDES SUR LES HAUTS-FOURNEAUX.

.neaux ne Produisent pas plus de fonte, et ne consomment pas moins de coke que les appareils de, dimensions moyennes, il semble réellement peu rationnel d'accoître le capital d'établissement par la création de ces fourneaux monstres. C'est, en effet, ce que l'on paraît avoir compris chez nos voisins. Une certaine réaction s'est déjà manifestée en Angleterre parmi les maîtres de forges, au moins dans les districts où les combustibles et le minerai sont plus on moins sujets à se briser et se comprimer sous leur propre poids. Ainsi, à Askam-in-Furness, on est revenu de la hauteur de 75 pieds à celle de Ci. A l'usine de Consett, on a ramené le fourneau de 7o à 55 pieds. A I,Vorkington et à Barrow, situées, comme Askam, dans le district des hématites riches du Cumberland, on a également réduit les cuves momentanément exhaussées. Dans la première de ces usines on est redescendu de 70 pieds à 55; dans la seconde de 75 à 61 Enfin, au Creuzot, on vient aussi de décapiter un haut-fourneau que l'on avait surélevé jusqu'à

combustibles et de fondants, dont la température va, par contre, sans cesse croissant sous l'influence du courant ga-

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zeux inverse.

De ces deux courants, l'un est lent, l'autre fort rapide. Les matières solides descenlent rarement avec une vitesse

moyenne supérieure à un demi-mètre par heure, tandis que les gaz parcourent le même espace en moins d'une seconde. De plus, la masse d'air injecté dans un haut-four-

neau est généralement supérieure aux matières solides chargées au gueulard dans le même temps ; et le poids des gaz qui quittent le fourneau est souvent plus que double de celui des produits fondus (fonte et laitiers), s'écoulant par les orifices inférieurs.

L'air, projeté par lés machines soufflantes dans le bas des hauts-fourneaux, se transforme presque immédiatement

en oxyde de carbone (*), puis ce gaz, dans son parcours au travers de la cuve, réduit le minerai plus ou moins directement, c'est-à-dire, arec ou sans le concours du char-

25 mètres. Ces exemples suffisent pour montrer qu'une trop grande hauteur peut offrir des inconvénients très-réels. Mais, si nous voulons apprécier à sa juste valeur l'influence de ces dimensions exagérées, il faut avant tout se rendre un compte exact des réactions chimiques et calorifiques sur lesquelles repose la marche des hauts-fourneaux.

bon solide.

S 3. Réactions principales dans les hauts- fourneaux' . Dans tous les fours à cuve, deux courants inverses sont en présence et réagissent l'un sur l'autre : un courant gazeux ascendant, dont la température, d'abord fort élevée, décroît graduellement jusqu'à sa sortie par le gueulard du four ; un courant solide descendant, formé de minerais, de

() On sait, par les expériences de MM. H. De,ville et Cailletet, qu'auprès des tuyères, par le fait de la dissociation, il y a mélange ([air non brûlé et de carbone très-divisé; mais, plus haut, la température s'abaisse assez pour déterminer la combinaison définitive

(1 Journal of iron and .steel institute. Numéro de novembre

1871, page flo9.

La réduction de l'oxyde de fer, dans le haut-fourneau, peut se faire, et se fait réellement, selon le point du four que

l'on considère, suivant trois modes différents. En général l'oxyde de carbone se transforme simplement en acide carbonique qui Échappe tel quel du haut-fourneau sans autre réaction. Ailleurs l'acide carbonique ainsi produit reforme

du carbone et de l'oxygène, sous forme d'oxyde de carbone. Quant à la question de savoir s'il se produit, au premier instant, de l'acide carbonique ou de l'oxyde de carbone, elle est impossible

à trancher, et d'ailleurs à peu près oiseuse. On doit observer cependant que lorsque du carbone brûle sur une grille, il ne se produit réellement de l'oxyde de carbone que là où la couche combustible est suffisamment épaisse; il semble donc bien se produire d'abord de l'acide carbonique.