Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 226]

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BULLETIN.

BULLETIN.

Par ce second tableau, on voit que s'il -n'y a pas eu moins de victimes, en t 85o contre 184 en 1869, le résultat a cependant

été des plus satisfaisants, si on le compare à.la.quantité de charbon extraite, qui a été doublée. Si l'on divise encore la période en deux décades égales et que l'on compare les totaux et les moyennes, on trouve que, dans les dix premières années, on a extrait 59.119.298 tonnes et que l'on a eu 1.37o victimes, et que, dans les dix autres années, on a extrait 87.920.849 tonnes pour 1.596 victimes. En d'au tres termes, de 1850 à 1859, on a eu un ouvrier tué pour 43. t55 tonnes extraites, et de 186o à 1869, on a extrait 55.o88 tonnes par ouvrier tué, soit une diminution de 27,66 p. 100.

Enfin, si l'on divise les accidents par catégories, on remarque qu'il n'y a pas d'augmentation sensible dans ceux où la direction

peut exercer son contrôle :

688 ouvriers dans les dix pre-

mières années, contre 692 dans les dix autres. Elle a été, au contraire, très-forte : 682 ouvriers tués pendant les dix premières années contre 904 dans les dix autres, pour les accidents individuels comprenant ceux qui arrivent par éboulement, sur les plans inclinés, par le tirage à la poudre, etc., où le mineur doit lui-même prendre soin de sa vie. Les chiffres cités plus haut sont significatifs; ils montrent qu'en général, grâce à la sollicitude incessante de l'administration des mines et des directeurs des exploitations, tous les soins sont pris

polir écarter, autant que possible, les périls de cette dangereuse
industrie, et qu'a ce point de vue, l'industrie houillère s'est notaliement perfectionnée.

(Extrait du Moniteur belge, reproduit par le Journal officiel de la République française, numéro du 17 juillet 1872.)

Sur les mines de mercure d'Almaden (Espagne). Les formations géologiques des environs d'Almaden appartiennent aux périodes silurienne et dévonienne; elles sont composées de couches de schistes et de quartzites fortement redressées. Les schistes sont souvent noirs, parfois blancs, gris ou brunâ-

tres; ils renferment des fossiles qui ont servi à déterminer leur époque de formation; on y trouve quelquefois des veines de cal caire.

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Les quartzites sont presque toujours blancs, parfois tachetés de rouge par du peroxyde de fer: ils deviennent noirs au contact des schistes. Ils sont très-durs et ont un grain très-fin. De petits filons de quartz les traversent fréquemment. On trouve aussi à_Almaden une roche appelée frailesca par les mineurs, d'une structure hréchiforme, composée de fragments de schiste noir et de petits grains de sable et de quartzite empâtés dans un ciment calcaire et magnésien. Elle est très-dure et trèsrésistante àl'air ; les principaux puits sont foncés dans sa masse, et n'ont besoin ni de boisage rd de maçonnerie. Elle accompagne

les roches qui constituent les gîtes de cinabre et suit leurs inflexions.

Le cinabre s'est infiltré de préférence dans certaines couches de quartzite encaissées soit dans les quartzites mêmes, soit dans les schistes ; cette infiltration s'est produite très irrégulièrement, mais sur toute l'épaisseur des couches et sans les traverser; les-schistes eu les quartzites adjacents ne contiennent que rarement des traces de mercure. Ces couches sont imprégnées depuis la surface du sol jusqu'à une profondeur inconnue; on peut idonc dire que te gîte d'Almaden est formé de couches. Le cinabre s'est déposé dans la roche et l'a imprégnée; parfois il l'a détruite plus ou moins complètement et ,a.pris sa place. Si l'on calcine en effet des échantillons de richesse moyenne, le ré-

sidu se compose d'une sorte de pierre-ponce, ,ou plutôt d'une . éponge de.matières friables qui se réduit facilement en sable..

L'infiltration du cinabre s'est produite très-irrégulièrement dans la masse .du quartzite ; un même échantillon, quelque petit qu'il soit, présente dans ses diverses parties de .grandes irrégularités de richesse; si l'on compare les densités et les teneurs d'un certain nombre de fragments, on trouve en effet que les secondes ne sont pas dans le même rapport que les premières, comme cela arriverait Si ces fragments étaient homogènes. Les analyses de MM. Bernaldez *et Rua Figueroa ont mis ce fait en évidence. .Les teneurs en mercure trouvées par ces ingénieurs oscillent entre 4,53 et 44 p. ioo. la teneur:moyenne dela masse exploitable est d'environ 8 p. ioo.

Le mercure natif accompagne souvent le cinabre; il s'en détache facilement sous le marteau; lors de l'explosion des mines, il est projeté sur le :sol des galeries. Le mercure n'est associé à aucun autre métal; on trouve parfois cependant un peu de pyrite de fer. Le gîte d'Almaden se compose de trois couches : la première