Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 12]

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NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

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avait suivi toutes les branches de l'enseignement avec une aptitude également surprenante, et il n'était pas moins

DISCOURS DE M. ÉLIE DE BEAUMONT.

apprécié par M. Berthier; professeur de chimie, et par M. Brochant, professeur de minéralogie et de géologie, que

par M. Baillet, professeur d'exploitation des mines et de Messieurs,

Après les paroles éloquentes et si bien senties que vous venez d'entendre, qu'il soit permis à un ancien condisciple d'ajouter encore quelques mots. Peu de personnes peuvent aujourd'hui se rappeler les premiers débuts d'une si belle carrière. En 1817, M. Combes était l'un des élèves les plus distingués du collège Henri IV, dans les classes de mathématiques. Il y était remarqué et même cité plus souvent qu'il n'arrive ordinairement à un élève. En 1818, après de bril-

lants examens, âgé de moins de dix-sept ans, il entra à l'École polytechnique le premier de sa promotion, dans la-

quelle il ne quitta jamais les premiers rangs. On admirait sa promptitude de conception, sa lucidité d'élocution et de rédaction, sa facilité de travail; car il n'était pas de ceux qui doivent leur supériorité à une application exceptionnelle et,

même aux époques des examens, il ne perdait rien de sa

gaieté expansive et quelquefois presque bruyante. Une si heureuse organisation lui faisait des amis de tons ceux qui l'entouraient et dont les loisirs que lui ménageait sa facilité lui permettaient d'être souvent et sans appareil le répétiteur officieux.

A la sortie de l'École polytechnique, en z 82o, son rang lui permettant -de choisir librement sa carrière, il opta pour celle des mines. La variété des études auxquelles l'École des mines est consacrée ouvrit à son étonnante facilité un nouveau et vaste champ, où il moissonna avec tant de rapidité

qu'il fut déclaré hors de concours après deux années d'études seulement, distinction que les règlements permettaient alors, mais qui était rarement obtenue.

mécanique appliquée. C'était cependant dans le domaine de

celui-ci qu'il devait se fixer définitivement pour y porter l'enseignement de la mécanique à ce degré d'élévation qui est un des titres les plus incontestés de notre École. Il a couronné cet enseignement par la publication de son

excellent Traité d'exploitation des mines et par celle de l'Exposé des principes de la théorie mécanique de la chaleur et de ses applications principales, ouvrage qui n'a paru qu'en 1867, et où cette théorie nouvelle et difficile est présentée avec la simplicité lucide qui était un des caractères du talent de M. Combes. Je n'essayerai pas de rien ajouter à ce qui vient d'être si bien dit de la brillante carrière que M. Combes a parcourue d'un. pas aussi calme qu'assuré. Je rappellerai seulement,

en terminant, quelques souvenirs au sujet desquels on ne peut qu'aimer à se répéter. A l'Académie des sciences, où il fut élu en 1847, dans la section de mécanique, M. Combes se lit remarquer, comme partout ailleurs, par l'aménité de ses manières, la sûreté de son commerce, la profondeur et la variété de ses connaissances, la finesse et la solidité de son jugement. Ne se pres-

sant jamais -d'arrêter son opinion, il l'établissait sur des bases certaines, et, après l'avoir exprimée, il était rarement conduit à la modifier. Nommé, en 1857, directeur de l'École des mines, il continua sans effort les développements que son regretté prédécesseur, M. Dufrénoy, avait commencé à lui donner. L'honorabilité et la bonté de son caractère faisaient qu'on aimait à lui obéir. Sa fermeté continue le dispensait d'être sévère. Partout on trouvait en lui sous des formes simples et bien-

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