Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 8]

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NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

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la

sionnaire*

En 1855, la compagnie des fonderies et forges d'Alais lui confiait l'expertise de ses constructions et de son matériel. En

1856,

c'était la société des mines de fer des envi-

rons d'Oran qui lui demandait l'évaluation de ses apports. Pendant qu'il était inspecteur de seconde classe, il fut succesivement chargé des inspections du Nord-Est, du SudEst', du Nord-Ouest, et, lorsqu'en 1857 il devint inspecteur de première classe, il avait cessé, de professer à cette école dont, peu de temps après (4 avril 1857), il devait être l'habile directeur. En même temps, il participait aux travaux de la commission des chemins de fer; il était membre du comité d'hygiène du département de la Seine, de la société d'encouragement pour l'avancement des sciences et des arts, de la société d'agriculture ; plus tard, il présida la commission des inventions, et, en 1861, il avait succédé à M. Cordier dans la présidence de la commission centrale des appareils à vapeur. A toutes ces associations et commissions il prêtait un concours actif, parfois même prépondérant. Souvent l'industrie privée lui demandait des conseils. En 186° (1" décembre), il devenait commandeur de la légion d'honneur; en 1865, commandeur de l'ordre des Saints-Maurice et Lazare, et, plus tard, de l'ordre de Léopold de Belgique. En 1869, il succédait à M. Élie de Beaumont dans la présidence du conseil général des mines.

Combes savait mener de front ses nombreux travaux techniques, administratifs, scientifiques qui donnaient lieu à d'importantes publications. Son Traité d'exploitation des mines fait autorité, et son ouvrage sur la Théorie mécanique de la chaleur est assurément-une des meilleures publications sur cet important sujet.

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De plus autorisés que moi vous parleront de ses travaux purement scientifiques, mais le simple énoncé de ceux qu'il a accomplis comme ingénieur des mines atteste la variété de ses connaissances et une puissance de travail qui n'avait presque pas de limites. Pour bien diriger l'École des Mines,'pour bien présider le Conseil général des Mines, comme à su le faire notre éminent collègue, il fallait être à la fois homme de science, ingénieur technique, être versé dans la pratique de l'administration Combes était tout cela. Au Conseil des Mines, nous admirions chez lui une force d'attention Vraiment merveilleuse. Quelque longue que fût

société belge de la Vieille-Montagne le nommait arbitre dans une contestation avec un concesEn 1.85

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la lecture d'un rapport, notre président en saisissait les points faibles ou défectueux et il les mettait aussitôt en

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discussion, faisant valoir son opinion avec une facilité de parole et une puissance d'argumentation qui révélait la clarté de sa. pensée, la netteté de ses conceptions. L'âge n'avait affaibli, ni sa mémoire, ni la vigueur de son esprit; il a quitté la .vie dans la pleine jouissance de ses rares qualités intellectuelles auxquelles il alliait une grande indépendance, une grande générosité, une non moins grande bienveillance de caractère: Toujours il prenait les questions par leur côté élevé, et dans sa vie administrative, il soutenait volontiers le faible contre l'homme puissant, quelquefois même avec une vivacité que rien ne pouvait réprimer et qui témoignait à la fois de son sentiment de justice et de la sincérité de ses convictions.

Nous ne nous étendrons pas sur ses qualités du coeur ; la plupart de ceux qui nous entourent ont pu les apprécier ; les larmes de sa famille et de ses nombreux amis attestent la douleur de tous ceux qui ont approché notre illustre collègue.

Il laisse deux filles et un fils qui soutient dignement dans la magistrature l'honneur du nom paternel.