Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 6]

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NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

elle n'en est pas moins le flambeau qui doit guider dans

quel il appartenait. Appelé successivement à professer à l'École des mines le cours d'exploitation et, plus tard, à en

toutes les recherches. Dans les premières années de sa carrière, la direction na-

turelle de son esprit l'engagea à s'occuper d'importantes exploitations industrielles, dont les travaux se rattachaient directement d'ailleurs aux études de l'ingénieur des mines. Celles de Sainte-Marie-aux-Mines, dans les Vosges, et les

usines de Firminy le virent successivement donner des preuves de cette instruction et de cette aptitude si variées qui, développées de plus en plus dans sa longue et laborieuse carrière, en faisaient un juge si sûr dans la plupart des questions industrielles.

Son amour de l'étude et son dévouement à ses devoirs d'ingénieur le portaient à approfondir toutes les parties de son art, et on lui doit un grand nombre de travaux ausssi divers qu'importants, ainsi que l'invention de plusieurs machines ou appareils d'une grande utilité, parmi lesquels nous citerons seulement un ventilateur aspirant, spécialement applicable à l'aérage des mines humides, et un anémomètre d'un usage précieux pour les expérimentateurs.

Ne perdant jamais de vue les services que la science peut et-doit rendre à l'humanité, Combes dirigeait de préférence ses études sur les questions pratiques qui se rattachaient à l'art des mines.

De nombreux mémoires insérés dans le journal des sciences mathématiques de notre savant confrère, M. Liouville, attestent sa fécondité.

Mais son travail le plus important sur ces matières, et celui qui servira longtemps encore de guide aux ingénieurs, a été son Traité de l'exploitation des mines, ouvrage capital, où toutes les questions sont abordées et traitées avec le secours de la science et de l'expérience. Tant de travaux désignaient naturellement Combes pour renseignement des jeunes ingénieurs du corps illustre au-

diriger les études, il y fit preuve de toutes les qualités qu'exigent ces importantes fonctions. Ses nombreuses recherches scientifiques avaient depuis longtemps appelé sur lui l'attention de l'Académie, et, en 1847, il fut nommé pour succéder à Gambey. Vous avez tous, Messieurs, pu juger que Combes n'était

pas du nombre de ceux qui se reposent, quand ils ont atteint le noble but de leur ambition. Travailleur infatigable, toujours dévoué à la science, il était un des membres les plus assidus à nos séances, et de nombreux rapports sur les sujets les plus variés attestent à la fois sa fécondité et son profond sentiment du devoir.

Non moins soucieux de la dignité de l'Académie, vous l'avez toujours trouvé prêt à défendre et à sauvegarder son indépendance. Son dévouement pour les questions où il pouvait porter la lumière l'avait conduit à participer aux travaux de nombreuses commissions, et jamais il ne se refusait à de semblables appels. Le comité consultatif des chemins de fer, celui des arts et manufactures, la Société d'encouragement

pour l'industrie nationale, avaient trouvé en lui le plus utile concours. Devenu inspecteur général des mines, membre de l'Institut, entouré d'une famille chérie, Combes pouvait se flatter d'achever en paix, au sein des plus douces affections, une carrière si bien remplie. La mort en a décidé autrement, et, encore plein de force et de vie, il nous a été subitement en-

levé. Il laisse parmi tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un homme de bien, d'un fervent ami de son pays, de la science et de la vérité. Puisse-t-il, au sein de la source éternelle de toute vérité, trouver la récompense de l'amour qu'il lui portait !