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REVUE DE GÉOLOGIE.
dans le schiste de transition, et formé par de l'hématite brune. Cette hématite est cariée, comme l'est généralement celle qui provient de la décomposition du fer spathique; mais elle offre cette
particularité remarquable, qu'elle est traversée par une multitude .de veines de quartz opaque, poreux et carié, qui sont paral-
lèles entre elles, et en outre aux joints de division du schiste encaissant. Il est probable que ces veines résultent du remplissage par le quartz de fissures produites dans le fer spathique avant sa décomposition en hématite; elles remontent sans doute au moment où le schiste a pris par compression sa structure schisteuse, vraisemblablement à Fun des soulèvements qui ont donné lieu à la chaîne actuelle des Pyrénées. C'est entre les deux filons de fer de Lezaca desquels nous venons de parler que se trouve le gîte important de fer oxy.dulé duquel il a été question précédemment. Un quatrième groupe situé près d'Irun renferme un nouveau filon de fer spathique, le San Federica Ce dernier, encore peu étudié, se dirige de l'est à l'ouest magné' tique et paraît vertical. On l'a reconnu sur plus de 200 mètres, et dans quelques parties sa puissance devient considérable, car elle dépasse 5 mètres. Dans le quatrième groupe, il y a en outre deux filons de plomb, ainsi que des gîtes assez irréguliers d'un fer oligiste, quartzeux, dur et caverneux. Tous ces minerais sont d'ailleurs intercalés dans le schiste de transition.
5'Enfin la grande richesse en minerais de fer de toute la région qui avoisine la Bidassoa, nous est encore révélée par d'autres exploitations.
Mentionnons particulièrement': la mine de la montagne de la Bayonnette, en France; les1 eux gros filons, l'un de fer spathique, l'autre d'hématite, qui sont encaissés dans le granite de la colline Montoya près de Vera dans la Navarre Espagnole ; les gîtes de fer oligiste écailleux ou terreux qui sont intercalés dans le schiste de transition des collines Baldrone et Pompollieguy. Occupons-nous actuellement d'une manière spéciale de la composition minéralogique et chimique clos filons de fer spathique et d'hématite qui sont exploités par la Compagnie des mines de la Bidassoa. Le fer spathique présente une couleur blanchâtre, blanc-jaunâtre,
nankin, brunâtre ou brun foncé. 11 est cristallin, en lamelles rhoin-
ROCHES MÉTALLIFÈRES.
557 boédriques enchevêtrées, qui lui donnent un grain plus ou moins gros. Sa perte au feu varie de 28 à 31 p. 100. 11 contient générale'ment moins de 1,5 p. 100 de chaux. Traité par l'acide, il laissé un résidu quartzeux de plusieurs eentièmes. D'après des ana-
lyses faites dans le laboratoire de M. Henry Sainte-Claire
D eville, à l'École Normale, il a le grand avantage d'être riche en manganèse ; car ce dernier métal dosé à l'état d'oxyde rouge varie de 3 à 8,6 p. too.
L'hématite est brune et appartient à l'hydroxyde de fer désigné aussi sous le nom de limonite. Elle a une structure cariée ou caverneuse. Sa masse est amorphe ou même terreuse; mais dans les cavités elle devient fibreuse ou mamelonnée. Elle forme encore des enduits luisants et, dans certains cas, des stalactites. Des analyses faites à l'École des Mines, apprennent que Sa perte au feu varie de lo à di p. 100. En outre, elle paraît contenir moins de manga-
nèse, et au contraire plus de résidu quartzeux que le fer spathique; ces résultats s'expliquent d'ailleurs facilement, puisqu'elle provient de la décomposition de ce minerai. Relativement à la décomposition du fer spathique, l'on peut observer qu'elle semble avoir eu lieu plus facilement dans le schiste que dans le granite. Ainsi à Lezaea, par exemple, l'hématite est
encaissée dans la première roche, et le fer apathique dans la
deuxième, Du reste on peut s'en rendre , compte aisément, en observant que le granite est compacte, par suite peu ou point perméable ; tandis que le schiste étant éminemment fendillé, se laisse beaucoup mieux imbiber par l'humidité et par les eaux souterraines. Le quartz est la gangue constante et presque exclusive des elons de fer spathique de la Bidassoa : Il le traverse en veines blanches et translucides, qui sont ramifiées en tous sens; de plus, il remplit la partie médiane des petits filons de fer spathique, ce qui mouti-e qu'il a cristallisé le dernier. Dans l'hématite, on retrouve naturellement les veines de quartz; mais elles sont opaques, corrodées à la surface, et elles ont une structure cariée : elles constituent une sorte de squelette dans le minerai résultant de la décomposition du fer carbonaté. A l'intérieur d'une géode d'hématite, nous avons observé accidentellement un noyau composé de quartz opaque, encore enchevêtré de fer spathique, blanc jaunâtre et bien cristallisé, qui avait échappé à la décomposition.
La chaux carbonatée est blanche et spathique. C'est seulement
dans le filon Henry qu'elle devient abondante ; elle présente alors des veines ramifiées, enveloppant des fragments anguleux de fer TOME XX , 1871. 37